None Shall Pass par Bobby_Milk
Le HIP-HOP new-yorkais a toujours eu plusieurs facettes, mais celle que le grand public a toujours moins bien connu ou du moins à toujours eu un peu de mal avant de s'y pencher si les médias ne le pousse pas, c'est la facette underground. Si riche et si étonnante en créativité, lorsqu'on tend une oreille attentive on découvre rapidement des artistes à l'univers hors du commun auxquels ont s'attachent rapidement. Le label Definitive Jux fait partis de ces enseignes qui depuis des années maintenant s'engagent à vous faire découvrir les meilleurs talents, des rappeurs aux ressources inépuisables capable de toucher à tout et d'expérimenter ce dont on aurait même pas imaginer. Une génération d'MC psycho-lyricalement doué qui nous font partager leur délire mais aussi extériorise leurs sentiments, leurs mal être comme pour se soulager. On pense notamment à des noms comme Cage, EL-P, Camu Tao, Rob Sonic, Mr. Lif, les Cannibal OX, et tous les autres qui sont entrés dans la grande famille Def Jux. Celui qui nous intéresse particulièrement ici, c'est le trentenaire Ian Matthias Bavitz plus connu sous le blaze d'Aesop Rock. Environ dix ans de démonstration et de narration hors pair derrière le micro et il arrive encore à nous surprendre avec son nouvel opus "None Shall Pass". Rien que la splendide artwork et le livret fournis, gorgée de subtilités, d'insinuations et pimenté de fantaisie nous plante le décor sur ce dont on va avoir le droit durant les 14+1 pistes de cet essaie. L'un des plus prestigieux et déjanté acteur de cette scène underground nous revient plus confiant, plus proche de l'attente de ses fans. L'ambiance sonore est énorme, une teinture sombre bourrée le plus souvent de riffs de guitares et de scratchs. La tâche est partagé en quatre; Aesop Rock se charge de réaliser 5 morceaux, tandis que le reste est laissé à son acolyte de longue date Blockhead, hormis l'énorme "Gun for the Whole Family" produit par le patron El-P, et "Dark Heart News" conçu à la façon Rob Sonic. Moins électro que le précédent, il amène pourtant dès le début "None Shall Pass" sur cette piste avec cette boucle spatiale envoûtante pour nous bercer avec ses longues phrases. D'ailleurs niveaux lyrics il n'a rien perdu de son incroyable facilité à raconter ses expériences, à raconter des histoires anodines bourrées de métaphores, de références en tout genre, et d'une touches humoristiques. Ce qui laisse bien souvent perplexe aux premières écoutes vu le décryptage que doit faire l'auditeur pour bien tout assimiler, c'est sûrement la recette pour ne pas se lasser d'un album. Un cinquième projet personnel, à la fois plus accessible tout en restant fidèle au style d'Aesop, qui contient de véritables perles nacrées comme "Fumes", "Gun For The Whole Family", "Catacomb Kids", "Coffee",...