Paddywhack
Paddywhack

Album de Idiot Glee (2011)

La découverte d’une vieille cassette de Pet Sounds a changé la vie de James Friley alias, Idiot Glee, un jeune prodige pop adepte du Do It Yourself.
Cet album est-il aussi rafraîchissant que sa pochette pourrait le laisser supposer ? La réponse est oui, indéniablement. Enregistré à la maison avec un minimum de moyens, James Friley, jeune Américain du Kentucky âgé seulement , de 22 ans, prolonge sa formation initiale de pianiste classique en proposant des chansonnettes (rien de péjoratif dans le terme) , nimbées dans des claviers vintage et des boîtes à rythme. Le songwriter aime l’écriture pop mais se passionne aussi pour le traitement sonore à l’instar effectivement de Brian Wilson. Chez Idiot Glee, le minimalisme génère le plus souvent fantaisie et légèreté. Mais il y a dans Paddywhack, un titre à la noirceur larvée comme Trouble at the Dancehall.
Tout ceci est séduisant mais pourrait tourner en rond au sens propre et figuré (Idiot Glee pratique l’art du loop comme un autre Brian, Eno) si Friley ne se lâchait au niveau de la voix. En dépit de son physique poupon, l’Américain a bel et bien un organe de crooner. Mais il ne s’arrête pas là et va plus loin que ce seul talent vocal naturel. Idiot Glee est une chorale à lui tout seul. On hésite à penser que l’inspiration du chanteur provient autant du doo wop américain (Let’s go down Together) que de la tradition anglaise de la chorale profane (Don’t drink the water). Par son insouciance et son naturel, le jeune homme dé-ringardise cette variété des années 60, ne prenant là -dedans que sa musicalité extrême et la joliesse de ses harmonies.
C’est surtout l’association de ces arrangements lo-fi minimalistes avec le soin maximaliste et ultra mélodique apporté aux voix qui crée l’originalité du projet. Paddywhack semble anecdotique au premier abord, parfois simpliste dans sa manière de penser la popsong (Happy day et sa naîveté d’ado 50’s) avant de révéler sa réelle qualité et la créativité de son auteur. Tout ceci est évidemment perfectible mais Idiot Glee est d’ores et déjà une affaire à suivre.

denizor
7
Écrit par

Créée

le 13 janv. 2017

Critique lue 30 fois

denizor

Écrit par

Critique lue 30 fois

Du même critique

Oiseaux-Tempête
denizor
8

Critique de Oiseaux-Tempête par denizor

Le monde appartient aux ambitieux et Oiseaux-Tempête ne nous propose pas un simple voyage post-rock mais une véritable Odyssée dans une musique qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Album après...

le 10 janv. 2014

13 j'aime

Pain Is Beauty
denizor
8

Critique de Pain Is Beauty par denizor

Il est amusant de voir la promo de Chelsea Wolfe ramer pour définir la musique de la demoiselle : « drone-metal-art-folk » tel est le genre-valise utilisé pour catégoriser la musique de l’Américaine...

le 28 oct. 2013

12 j'aime

After My Death
denizor
7

Psyché adolescente et autopsie d'une société

Samaria ou Poetry, le cinéma sud-coréen est hanté par les suicidées adolescentes. Nouvelle pierre à cet édifice mortifère, voici After my death, premier film de Kim Ui-Seok. Glaçant. Kyung-min, une...

le 19 nov. 2018

11 j'aime