Différent du niveau attendu
"Encore un nouveau qui se ramène avec sa trap" ... Voici la phrase que l'on entendra sûrement avec ce nouvel opus. Hélas, Dosseh n'est plus un petit nouveau, rappelons son apparition sur l'album "Lunatic" de Booba en 2010 ! Depuis cette collaboration inattendue, le petit frère de Pit Baccardi poursuivait sa carrière tranquillement dans l'ombre.
Mais depuis quelques temps, Dosseh faisait un retour assez fracassant avec plusieurs freestyles saillants. Ces différents succès annonçaient un brillant tournant dans sa carrière. Dans ce style si courant dans le rap français actuel, le rappeur orléanais affichait un niveau relativement supérieur à la majorité de ses confrères.
Quand les premiers extraits du projet sont sortis, ce fut la douche froide. D'abord "Illuminati", avec son refrain autotuné occupant les deux tiers du morceau, ensuite "Boyscout", avec son rythme ultra-lent et ses échos abusifs, décevaient tour à tour. Où étaient donc passées les accélérations et jolies rimes de Doss' ? Un peu calmé par les premiers extraits, le public écoutait d'une oreille les extraits suivants sans jamais être bouleversé. "Le coup du patron" tant attendu (avec Joke et Gradur), bien que légèrement supérieur, ne marque absolument pas les esprits et demeure assez faible. Enfin, pour en finir avec les extraits, d'un niveau moyen à passable, "Le dehors", "Bouteilles et glocks" (avec Kaaris) et "Bando" ne sont toujours pas des coups gagnants.
Venons-en à l'album dans son intégralité. Pour faire court, c'est une grande déception. Il y a 2-3 bons morceaux, mais rien de frappant non plus. Pour le reste, les morceaux sont soit moyens, soit très moyens, soit clairement mauvais (à l'image de "Scarla"). Enthousiasmé par les précédents freestyles, l'usage à répétition de l'autotune, le manque d'innovation et de tranchant, les lyrics répétitifs annihilent clairement les chances d'avoir un bon album. Les refrains, eux, manquent souvent cruellement d'inspiration et ternissent la qualité des morceaux détenant de bons couplets.
Pour comparer à Gradur (voir lien vers ma critique à la fin), évoluant dans le même style, on décèle plus de qualités (on le savait déjà, le potentiel est bien supérieur), il y a plus de prises de risques, mais au final ça n'est globalement que très légèrement supérieur.
Dans la continuité des extraits, Dosseh n'affiche pas le niveau que l'on pouvait attendre de lui. C'est dommage, on pouvait attendre un bon projet, "Perestroïka" est malheureusement très moyen. Précédé d'une communication importante, cette "tape", malgré le travail visible, ne restera pas dans les annales.
À suivre avec l'album qui viendra.
Ah oui, n'oublions pas de notifier sa signature chez Def Jam avant l'album. Je dis ça, je dis rien.
Critique de "L'Homme au bob" de Gradur : http://www.senscritique.com/album/L_homme_au_bob/critique/47707613