Je m'en fous.
C'est binaire, c'est sans prétention, c'est de la musique d'handicapé faite par des cons, pour des cons. Le talent chez les Ramones c'est qu'ils ne savent pas jouer d'instruments mais qu'ils savent...
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le 25 déc. 2011
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T'as d'jà du le piger depuis un petit moment mais j'aime le Punk.
Pas exclusivement le boucan de quelques ados British au teint gris et aux dents jaunes qui donna le nom du mouvement à la fin de ces seventies bénies des Dieux. Que Nenni, mon tout beau !
J'aime le Punk (puisqu'il faut lui donner un nom) comme énergie, comme la libération de quelque chose de vital, d'essentiel; comme les incantations brutales et sauvages jetées au ciel pour obtenir la jeunesse éternelle.
J'aime le Punk comme le passage violent de l'adolescence tourmentée à l'âge adulte désabusé. La révolte soudaine, réelle et sans calculs d'un petit monde qui paraissait immuable; l'adolescence perdue contre la vie réelle. La vie d'adulte dont tu ne veux pas parce que t'as compris qu'il n'y a rien de bon à devenir grand, que c'est emmerdes sur emmerdes et que tout au bout, tu viens de t'apercevoir qu'il n'y avait plus rien, que ça s'arrêtait net et que t'allais toi aussi le faire ce putain de grand saut.
Le Punk comme une urgence de gueuler qu'on est en vie avant d'y passer; comme pour exorciser la peur primale qui te tord les boyaux et laisser une trace, un coup de cutter, profond, dans les entrailles de notre bonne vieille planète.
L'instantané d'un bouleversement social, moral et hormonal.
Le Punk comme mouvement démocratique total. Tout le monde est chanteur, tout le monde est guitariste ou batteur.
LIBERTÉ créatrice, ÉGALITÉ de statut et FRATERNITÉ d'appartenance à un même mouvement. Les frontières s'abolissent d'elles-même dans un grand élan de spontanéité et d'amateurisme à base de guitares mal accordées et de packs de bières à bas prix.
Le Punk comme antithèse d'un Rock'n'Roll somnolent, paresseux. Un Rock'n'Roll qui s'endormait paisiblement sur ses lauriers, regardant ces Rolling Stones, ces Who, Led Zeppelin et autres, cheminant triomphalement des années 60 à la fin des 70's pour accéder à l'Olympe du Rock. Mais l'Olympe une fois atteint, le trône conquis, on commence à s'assoupir; doucement, insensiblement, on se repose sur ce piédestal tant convoité de Dieu du Rock et l'on néglige la plèbe à cheveux longs au dessous de soi.
Le Rock'n'Roll s'esthétise, les magiciens de la six-cordes commencent à se regarder jouer et perdent imperceptiblement l'urgence et la spontanéité Rock. La jeunesse et l'insouciance sixties à laissé place à une maturité et un sérieux musical seventies trop cérébral.
Et le cérébral, les jeunes cons de la fin des années 70, ils s'en contrebranlent.
Au début des années 70, Douglas Colvin, futur Dee Dee Ramone fuit l'Allemagne et son père ( sergent de l'armée américaine) alcoolique notoire et professionnel de la beigne en milieu familial, avec sa mère sous le bras et atterrit dans le Queens à New York. Maman sombre dans l'alcool tandis que Dee Dee tâte de la seringue gavée d’héroïne brûlante. Foutu à la porte de l'appart familial après une crise de manque douloureuse, Dee Dee se barre de NewYork et va prendre trois mois de vacances dans la cellule crasseuse d'une prison de l' Indiana, pour le casse d'une station essence.
A son retour dans la Big Apple, il s'acoquine avec son voisin d'en face, un certain John Cummings alias Johnny Ramone, grand fan des Yankees, des Stooges et initiateur officiel du look "Jean's troués/Cuir noir" des futurs Ramones. Nos deux amis mêlent leurs nombreuses addictions mortifères, leur haine profonde pour la mollesse Rock des Queen, Genesis et autres Supertramp et pensent de plus en plus à fonder leur propre groupe histoire de réveiller un Rock'n'Roll sous perfusion de Rod Stewart.
C'est un certain Jeffrey Hyman, futur Joey Ramone qui va venir compléter ce duo déjà pas mal allumé. Farci de T.O.C, atteint de la maladie de Marfan et toxicomane de premier ordre, le grand Joey, d'abord batteur, laisse tomber les baguettes voyant que Dee Dee n'arrive pas à se démerder pour chanter et jouer de la basse en même temps et s'empare du micro pour ne plus le lâcher durant presque vingt cinq piges.
Enfin c'est Tommy Erdelyi qui deviendra Tommy Ramone, ingé son, musicien à ses heures, qui décidera de s'asseoir derrière la batteuse du groupe et impulsera la métrique binaire chère au groupe.
Le groupe est enfin prêt.
Les yeux sont rouges, les peaux livides, les bras percés de trous et le cerveau en bouillie, c'est le moment parfait pour écrire la première page du grand livre du Punk (après que les Stooges en aient signé l'introduction).
Malgré le côté simpliste, bâclé ou redondant du style Ramones, les quatre amis ( le terme est assez mal choisi pour ces punks qui se détestaient cordialement) seront d'une influence majeure pour le Punk - Anglais notamment - et pour tout ces ados un peu cons et sans talent qu'ils aideront à décomplexer musicalement et qui se reconnaîtront dans la pureté Rock et l'amateurisme génial des mythiques Ramones.
Comme pour ce Blitzkrieg Bop dont Joey dira qu'il est
"... une sorte d'appel aux armes... pour tous ceux qui veulent créer
leur propre groupe."
Punk's Not Dead !
Joey Ramone (1951 - 2001)
Dee Dee Ramone (1951 - 2002)
Johnny Ramone (1948 - 2004)
Tommy Ramone (1949 - 2014)
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Créée
le 21 mai 2016
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le 25 déc. 2011
25 j'aime
3
Pas d'autre note possible. Parce que sans lui, rien après. Nothing, nada, rien. Tout vient de là, de ces quatre gugusses bizarres avec un nom à la portugaise adossés à un mur de briques.Qui savent à...
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le 28 août 2012
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