Pour parler d'un monde que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre, trouver un album en CD de Nina Simone à l’orée des années 2000 était une chose fastidieuse. Bien sûr, quand je dis ça, je ne parle pas des albums mitigés enregistrés en fin de carrière ou des compiles croisant toujours les mêmes titres. C'est alors, en 2004, que ma mère a eu l'occasion de faire un voyage aux USA et quand elle m'a demandé ce qu'elle pouvait me ramener comme souvenir, que j'y ai réclamé un Parliament introuvable en France qui attisait alors ma curiosité, elle m'a ramené quelque chose, qui à l'époque surpassait toute attente, une adresse web. amazon.com, .fr ou ce que google voudra bien me donner. Car oui, même dans les boutiques US, toutes les références n'étaient pas facilement accessibles et le vendeur américain avait conseillé ce site pour trouver des référence moins évidentes


Je vous raconte ça aujourd'hui alors que le modèle est méga saturé, dépassé, polluant etc... mais à l'époque, t'attendais une commande 15 jours ou trois semaines avant que ça se pointe dans ta boite aux lettre. Par contre, niveaux choix, c'était l'Amérique, et même plus, y avait tous les albums, les communs, les anciens, les rares etc... Aujourd'hui, que je consulte régulièrement le site pour divers renseignements, il m'arrive d'apercevoir que je suis client depuis mai 2005, je m'étais inscrit avec mon adresse caramail et j'avais choisi deux Nina Simone dont celui ci "At Carnegie Hall"


C'est ainsi que j'ai reçu un double album assez épatant. Un double alors que sa fiche SC montre 7 morceaux. Ma réédition affiche une captation complète du, ou des, spectacle(s) avec des titres qui ont été aussi disponibles dans l'album live suivant, Folksy Nina et pour le reste, sûrement des inédits, en particulier la version de 10 minutes de Worksong.


L'inconvénient avec des doubles CD remplis à ras bord, c'est cette sensation de temps "long" car oui, deux heures et demi avec un même artiste, c'est pas toujours évident et c'est le seul aspect contraignant à l'acquisition de l'objet.


L'ambiance sonne acoustique et assez bas, ce qui confère une belle proximité. J'ai souvent trouvé que Nina savait s'entourer de bons guitaristes lors de ses concerts, ici, c'est le contre bassiste qui déchire tout et impose une espèce de transe dans les morceaux qui le laissent s'exprimer. D'ailleurs, la sélection est assez originale avec des titres qu'on n'a pas l'habitude d'entendre chez elle, voire sur la scène jazz comme les deux titres israélites ou le thème du film Sayonara.


Qu'on ne se fie pas à la pochette, donc, qui semble bien sage. Si ce n'est pas ce qu'il y a de plus débridé comme concert, que tous les aspects sont maitrisés, il reste toujours une belle part d'excentricité, caractéristique primordiale chez Nina Simone qu'on retrouve principalement dans le deuxième disque (donc dans Folksy Nina), la partie initialement proposée en LP restant très classique mis à part le morceau d'ouverture.


Alors, c'est bien aujourd'hui, vous pouvez écouter l'édition originale, l'édition 2 CD, ou même Folksy Nina. Tous les disquaires ont approfondi leurs rayons (j'ai trouvé le live at Newport dans une station service), le streaming est roi et le partage sur internet est sans limite. En l'état, je recommande le site discogs.com qui permet à chacun de vivre la musique comme il a envie en y mettant le prix mais il faut quand même bien se rappeler que ça n'a pas toujours été aussi facile qu'aujourd'hui.


Sayonara Goodbye

Toshiba
10
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le 10 avr. 2021

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Toshiba

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