Critique de Chameleon par Draly
Chameleon est un peu l'album maudit d'Helloween. Le groupe est au bord de l'explosion, Hansen est déjà parti, Kiske s'en ira après celui-ci, Schwichtenberg se fera quant à lui limoger pendant la...
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le 12 mai 2020
Chameleon est un peu l'album maudit d'Helloween. Le groupe est au bord de l'explosion, Hansen est déjà parti, Kiske s'en ira après celui-ci, Schwichtenberg se fera quant à lui limoger pendant la tournée qui suivra la sortie de l'album à cause de son addiction à la cocaïne... Créativement, 93 est une période difficile, le Metal traditionnel (Heavy/Speed/Thrash) est commercialement en perte de vitesse et le groupe a besoin de se renouveler pour faire face à l'extrême d'un côté et au Sleaze (lui même bientôt remplacé par le Grunge) de l'autre. A l'image de nombreux cadors des années 80, le début des années 90 sera marqué par une longue traversée du désert pour Helloween qui, comme pour Celtic Frost ou Megadeth, culminera avec un album qui flirt d'un peu trop près avec le hard FM. L'essai n'est pas transformé, le nouveau public visé n'est pas réceptif et les fans de la première heure crient au scandale.
Chameleon a acquis une si mauvaise réputation qu'il m'aura littéralement fallu près de 15 ans pour me motiver à enfin l'écouter. L'album que je découvre alors constitue un échec, indéniablement, mais n'est pas la catastrophe nucléaire à laquelle je m'étais préparé. J'aime bien Giants par exemple. I Believe n'est pas mal non plus, même s'il aurait pu être un peu plus court et, par là même, moins répétitif. Le principal problème de l'album tient probablement à son manque d'homogénéité : First Time, écrit en 85, est un morceau typpiquement Helloween et aurait pu figurer sur Keepers s'il avait été un peu plus inspiré ; Step Out of Hell, avec sa débauche de claviers Fischer Price, semble fortement marqué par le hard FM 80s ; I Don't Wanna Cry no More, la power ballad, tire vers la mauvaise pop ; Windmill a l'air d'une mauvaise berceuse. Kiske, Weikath et Grapow composent chacun dans leur coin et dans des styles qu'ils ne maîtrisent pas, le résultat est pour le moins bordélique. Je suis aussi étonné par la perf de Kiske que je trouve ici assez mauvaise, particulièrement sur Windmill, mais de manière plus générale sur la plupart des morceaux qu'il n'a pas composé...
Chameleon est très loin d'être le pire album que j'ai écouté, il est même vaguement compétent. Sa réputation d'infâme étron est à mon sens largement galvaudée, mais mérite-t-il pour autant qu'on se penche dessus le temps d'une écoute ? Meh...
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le 12 mai 2020
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