Six ans pour un nouvel album de Predatory Light, entité nord-américaine dont les membres sont partagés avec d’autres projets (Superstition et Ash Borer), ce qui explique sans doute la latence.
Il me tardait donc de découvrir la suite de l’excellent premier album homonyme, dans de style de metal extrême mêlant black et doom avec du mélodique et du psyché, avec une approche progressive dans le déroulement des très longues compos.
A ce titre, le groupe a poussé le bouchon encore plus loin, ne proposant ici que quatre morceaux pour une durée totale de plus de trente-huit minutes ; ce qui fait quasiment dix minutes par titre.
Le morceau d’ouverture, de presque quatorze minutes, annonce bien la couleur à ce niveau-là. Un titre fleuve sur lequel le groupe semble se laisser voguer en eaux mélodico-psychédéliques, jouant au gré de son inspiration de l’instant. Ainsi, pas de réelle structure dans ce morceau, qui enchaîne différents plans aux mélopées arabisantes les uns à la suite des autres, sans que l’on distingue un quelconque fil conducteur. Paradoxalement, l’ensemble se tient en terme de cohérence. Le second morceau joue déjà plus sur la répétition, avec une suite de riffs qui tournent en boucle.
Tout cela pour dire qu’en fin de compte, Predatory Light propose une réelle odyssée sonore dans laquelle on se plaît à se laisser porter, sans se préoccuper de ce qui va suivre. C’est cette dimension onirique qui fait tout leur charme, ce depuis leurs débuts. On navigue, on flotte comme en plein rêve tout au long de cet album.
Je reste très fan de ce projet, son style empruntant au metal traditionnel (heavy, doom, crust) tout en se tournant vers des sphères plus progressives, avec une personnalité qui s’affine au fur et à mesure.
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