Hopper Tunity Box
7.7
Hopper Tunity Box

Album de Hugh Hopper (1977)

Hugh Hopper - Hopper Tunity Box (1977)


Cet album n’est qu’en partie relié au monde du jazz, il appartient tout autant au rock, au prog ou à la fusion, mais on s’en bat un peu des étiquettes, car il est fameux cet album, une pépite qui ne doit rien aux poncifs du jazz-rock qui ont circulé sur la planète en des temps plus anciens, souvent ennuyeux, démonstratifs ou carrément pompiers.


Ici c’est plutôt de l’orfèvrerie, il a été enregistré en soixante-seize une fois que Hugh Hopper ait quitté le vaisseau amiral Soft Machine, juste après le « VI », c’est son second effort en solo, il succède à « 1984 », un bon album également, mais celui-ci me plaît davantage encore, et, pour tout dire c’est un des meilleurs de la planète « Soft Machine and C° ».


C’est aussi un album très accessible, avec des thèmes et du travail de studio assez important, peu d’improvisations, mais des collages, des enregistrements de flûtes compilées pour donner un effet de « masse », des basses sévères qui enveloppent, un Rhodes omniprésent et une identité très « Canterbury » au final.


C’est moins fin que du Soft Machine, mais cette légère protubérance colle admirablement avec l’image que renvoie Hugh Hopper. Toutes les pièces sont d’ailleurs signées du bassiste sauf le très beau « Lonely Woman » d’Ornette Coleman qui a droit au traitement « maison » lui aussi ! Les thèmes sont souvent directs avec impact quasi certain d’une très grande efficacité.


Pour autant la musique est plus complexe qu’il n’y paraît, côté rythmique c’est très puissant, riche et enlevé, ça envoie du bois et des cordes. Les solistes peuvent se reposer tranquille sur cette plateforme élastique, Mark Charig au cornet accompagné par Elton Dean à l’alto et au saxello en tête, en alternance avec Gary Windo, sa basse clarinette et ses saxs. Les musiciens alternent, se croisent au gré des enregistrements, mais tout gravite autour de Hugh.


« Hopper Tunity Box » possède un côté rock très appuyé, mais aussi une certaine nonchalance, un plaisir de jouer qui transpire. D’ailleurs ce côté studio très réel, s’efface derrière l’enthousiasme qui se lit ici, un peu comme si tout avait été écrit d’un jet, bien que la réalité soit très différente.


A recommander à tous ceux qui n’ont pas encore ouvert cette belle boîte !



xeres
9
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le 27 juil. 2023

Critique lue 3 fois

xeres

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