Jeannine
6.8
Jeannine

Album de Lomepal (2018)

Jeanine Amina, certains disaient qu'elle était folle, moi je trouvais ça si beau

Avant de commencer cette critique, et pour éviter de faire 2 petites critiques sur un même chanteur, j'aimerais ouvrir une petite parenthèse sur 3 jours à Motorbass (L'album et le documentaire). Il faut le voir/l'écouter, le documentaire est beau la couleur rouge orangée apaisante vient percuter un Lomepal incroyable dans sa prestation. Bien plus que des "Chansons en versions acoustiques", Les 4 réinventent le génie de Lomepal en nous montrant une prestation forte en émotion. Ceci étant dit, retournons sur la réédition.


On était pas près.


Lomepal aurait peu être du nous préparez mentalement à une réédition de Jeanine. Mais bon, n'en faisant qu'à sa tête, notre môme de 27 ans a annoncé sur les réseaux: "Oui bon ben la réédition sort dans 4h sur toutes les plateformes bonne journée". On va pas se le mentir, la nuit a été courte.
Déjà que pouvions nous espérez de cette réédition?
-De nouvelles chansons permettent un approfondissement approfondissement des 5 sujets majeurs de Jeanine: La folie, ses limites et le regard des autres. Sa vision de l'âge adulte. Sa famille autodestructrice. Ses difficultés pour trouver l'amour. Et enfin la célébrité.
-Quelques instrus de Jeanine (J’espérais 1000°C, Trop Beau, Évidemment et Beau la Folie).
-Quelques chansons de Motorbass.


Avant de nous attaquer à la réédition, parlons de l'album d'origine: Jeanine.
Dans cet opus, on retrouve un Lomepal fou d’apparence, défaitiste qui s'est abandonné à la folie, "C'est beau la folie putain, j'ai enfin plus peur de m'ennuyer" (extrait de "Beau la folie") alors de dans Flip, il était encore hésitant "Je rejoins ni la folie ni votre monde" (extrait de "Sur le sol"). Il se sert de sa grand mère pour expliquer se qu'il ressent. Lomepal qui ne sait toujours pas ou il en est dans sa vie, sa musique, les filles ("Évidemment" et "Môme"). Je pourrais en parler des heures, mais arrêtons nous en là à ces quelques idées.


Au niveau des chansons inédites (Je ne les analyse pas complètement, ça serait beaucoup trop long):
Intro Mamaz:
C’est le nouveau nom de sa grand mère quia surement marqué un changement de personnalité d’où le changement de la couleur des yeux de sa grand mère sur la pochette -> bleu Jeannine / rouge Amina) (J'ai repris un commentaire de Lingeermusic sous la vidéo).
Monfermeil:
Lomepal nous parle de sa vie de star "Nouvelle vie, nouveau taf Nouveau riche, mieux vaut tard Nouveaux démons dans l'oreille", de sa peur de ne pas être à la hauteur "La nuit dernière j'ai rêvé qu'on ralentissait On va pas maquiller l'burnout avec de l'anti-cernes, oh là là".
Il ne sait pas ou va l'amener cette célébrité, "Quatre grammes dans le réservoir Dieu seul sait si ça nous mènera quelque part".
C'est intéressant de voir au début il idéalise sa mort "Même si c'est la mort J'ai toujours aimé partir sans dire au revoir Oh là là, qu'est-ce que je raconte, moi ? Hey" puis se revient à la réalité, tout le monde meurt sans avoir le temps de dire au revoir "Même si c'est la mort J'ai toujours aimé partir sans dire au revoir Bien sûr que j'vais partir sans dire au revoir" surtout que lui qui l'a dit mainte et mainte fois: "Si elle m'emmène, c'est sans regret, on verra c'que mes cendres créent" (extrait de Sur le Sol).
Flash:
C'est la musique mélancoliques de l'album (à l'instar de Beau la Folie et Sur le Sol). "J'me souviens de chaque jour de ma vie J'm'en souviens si bien que je veux oublier" rappelle qu'il n'a pas passer une enfance très joyeuse. "Je sais enfin vivre avec un cœur en maintenance" son cœur déraille souvent mais il fait avec. Le dernier couplet (je vais pas tout mettre), nous montre qu'il est toujours perdu avec les filles et qu'il reste un sacré défaitiste et que ça le ronge petit à petit.
Regarde-moi:
Lomepal va nous parler du temps destructeur sur l'amour "Le temps passe, le désir passe [...]Elle refuse puis elle cède un peu Ça va les rendre fous" mais que lui il s'en fout l'amour il le vit au jour le jour "Ces histoires-là m'horripilent Baise-moi avec de l'amour hippie"
200:
Il parle de sa folie et de sa réussite "J'ai toujours aimé ma folie Aujourd'hui cette putain d'folie paye" et fait implissitement comprendre dans le dernier couplet que sa folie et sa popularité le rongent et l'aveuglent
Yusuf
Il parle de sa réussite qui n'a n'a enlevé le poids de sa douleur "Un million d'euros ça sent bon, ça enlève pas les taches" et de son mal-être mais "c'est l'inverse que j'aurais pas trouvé normal". Et qu'il en a besoin pour écrire "Comment tu fais pour écrire si t'es jamais dans l'mal ?". Tout ça lui échappe complètement "Un million d'euros ça sent bon"
(Au passage il fait un référence à Léon de Luc Besson)
Y'a aussi ce passage très beau que j'ai du mal à expliquer
"J'regarde les gens chanter en chœur mes chansons
Sauf que j'les avais écrites pour les gens seuls"


Pour passer rapidement sur les 3 chansons de Motorbass présentes dans l'album:
-"Ma cousin" (qui ouvre le documentaire) est interpréter avec une violence dans la voie de Lomepal accentuée par une guitare endiablée suivie d'un piano qui peine à suivre le rythme. Une revisite de l’œuvre impressionnante.
-"Trop beau" mise tout sur la voix de Lomepal qui accentue la détresse et la miséricorde,
-"Évidemment" est...incroyable que ce soit les instrus ou Lomepal, ils arrivent vraiment à insuffler la vie dans cette musique. Ça laisse sans voix, on ne peut que s'incliner devant une telle puissance.


Sur l’intrus de "Trop beau" j'ai pas grand chose à dire, surtout qu'il serait mauvaise blague de dire que c'est "trop beau". Je pense juste qu'il aurait été plus judicieux de le mettre après les versions acoustiques et de finir par "1000°C" qui conclue parfaitement l'album.
A l'instar de "Trop Beau (instrumental)", "Plus de larmes (maquette mai 2018)" est là, mais noyé par les autres titres (même si j'aime bien cette version).


"1000°C" donc, véritable chanson à part de l'album, qui laisse entrevoir un Lomepal joyeux, on en viendrait presque à croire qu'il n'est joyeux que sur scène. Feat incroyable avec Roméo Elvis disposant d'une instru beaucoup plus Rock. Je trouve ça con qu'il ne soit pas le dernier morceaux de l'album parce qu'il marque la fin d'un concert, marquant une jolie conclusion à Jeanine et car l'après chanson est vraiment excellente, une des meilleures instrus de Lomepal qui tourne en boucle pour se préparer à "un dernier, un ultime refrain" parce que "c'est comme ça qu'on se dit au revoir Paris", "Un cercle à droite, un cercle au milieu" plus grand plus grand rajoute même Roméo Elvis dans l’euphorie de la soirée. "J'veux sentir la tension, j'veux sentir les énergies au bloc au maximum, C'est pour ça qu'on fait cette merde depuis le début Paris, depuis le tout début, Caballero, le singe fume sa cigarette, depuis le putain de début Paris[..] On est tous en famille ce soir, J'veux vous voir faire exploser, " C'est Beau Putain!! Merci pour tout Lomepal, Merci pour tes musiques, ta présence depuis si longtemps déjà!!! Grâce à toi si j'en suis la, si je suis là en train d'écrire ces textes avec ma prose, c'est toi plus que personne d'autre qui m'a poussé à m'intéresser à l'art de faire rêver alors c'est avec une sincérité et une humilité inévaluables (je sais ce mot n'existe pas mais je m'en fous) que je te dis MERCI.
Après cette longue attente pour nous laisser des derniers instants de saveurs, Lomepal lance un refrain tellement puissant et émouvant, Il conclue parfaitement Jeanine et sa réédition.


...10/10



Une expérience auditive incroyable prouvant une fois de plus le talent indéniable de Lomepal et amenant une nouvelle dimension à Jeanine.


Créée

le 25 oct. 2019

Critique lue 1 fois

Lordlyonor

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