Lumière

Le dernier album de Terry Oldfield est beaucoup de choses à la fois. C’est déjà le énième album du flutiste (pas loin d’une trentaine au compteur) qui revient ici à un style qui mélange musique spatiale, chill out luxueux et envolées mystiques pour jeux méditatifs. C’est donc, aussi, le retour épisodique de son frangin Mike Oldfield, qui avait pourtant abandonné ses guitares en faveur de son droit à la retraite anticipée au grand désespoir des tordus de la tubulure. C’est sans aucun doute le plus grand évènement de ce Journey Into Space, qui ne se contente heureusement pas de la fratrie musicale recomposée pour appâter le chaland.

Alternant les échappées flottantes, les rythmes relax, et une grammaire new-age parfaitement digérée, Terry Oldfield offre un panel très séduisant, une nouvelle fois accompagné de sa compagne Soraya Saraswati et, nouveauté, de sa fille Allegra. Une histoire de famille, on vous dit. Si l’imaginaire de « Gayabi » est un véritable bol d’air frais et le mantra « Moola Mantra » positif dans sa danse lancinante, l’album travaille le corps sonore avec la plus belle inspiration dès que Mike Oldfield empoigne sa guitare : « Origin », « Dancer In The Void » et le plus acoustique « Flight Of The Eagle », écho lointain d’un titre composé par les frangins lors de leur aventure adolescente commune avec le groupe Barefoot (1968-69). Ces trois seuls titres, précieux, finissent alors de transformer l’album en journal intime lumineux.