Rotting Christ est de retour, pour donner suite à Aealo, son déjà excellent opus précédent, et nous livre Kata ton Daimona Eaytoy, album où chaque piste explore un thème issu d'une mythologie autour du monde.

On commence, sur les deux premières pistes par l'Amérique latine, avant d'arriver en Europe sur les trois suivantes, un détour par le vaudou, les mythes sumériens, les sirènes russes, la Perse, et finir avec un titre dont les lettres grecques n'évoquent pas grand chose au premier abord, mais ne signifient rien d'autre que 666, parce qu'on est quand même chez Rotting Christ...

La production de cet album est très bonne, les compositions toujours à la hauteur des thèmes abordés, sachant se faire solennelles ( Grandis Spiritus Diavolos, 666 ), tribales ( P'unchaw Kachun - Tuta Kachun, Iwa Voodoo), avec toujours une impression d'ampleur, qui renforce l'atmosphère occulte de l'album.

Atmosphère renforcée à l'aide de chœurs, aux incantations souvent mystérieuses ( même en lisant les paroles dans le livret, j'étais toujours paumé ).
Mais encore une fois, Rotting Christ ménage ses effets, les utilisant toujours avec parcimonie, on ne se trouve jamais face à la sensation de "trop plein" qui peut gêner parfois dans les sphères du métal à tendance gothique.

Après Aealo, Rotting Christ monte la barre, se renouvelle, sans tomber dans une forme quelconque d'autoparodie, et sublime son métal noir de la plus belle façon qui soit.

On pourra noter, surnageant au sein de cet album, P'unchaw Kachun - Tuta Kachun et Iwa Voodoo, merveilles tribales et mélodiques, Cine Iubeste Si Lasa, reprise d'une chanson traditionnelle roumaine, revisitée en une imprécation puissante et ténébreuse, menée par son chant féminin déchirant et menaçant à la fois... Et on pourra ranger à son côté 666, perle d'ambiance, montée en puissance implacable, jusqu'à l'explosion qu'on attend, impatient, et Dieu sait que nous ne sommes pas déçus.

A écouter dans un climat propice, l'album est très riche, on y découvre ou prend plaisir à redécouvrir des choses à chaque écoute, tant le métal de Rotting Christ y est fin, léché, subtil, et surtout beau.

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le 20 oct. 2014

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