Depuis une discussion éclairante avec les Thugs, ma vision de Steve Albini a changé. Pas génie de la production ni gourou le Steve, mais avant tout un bon enregistreur non interventionniste, attaché à ne pas policer le côté brut des choses. Il ne change pas le plomb en or mais révèle le plomb ultime, garantie 100 % concentré de plomb. Et puis il faut lui reconnaître un certain goût.
Scout Niblett n'est pas la première venue (déjà 4 albums). Forte tête, elle mène sa barque ; présence aride entre PJ Harvey et Nirvana (deux artistes qui ont eu Albini sur leur chemin). Avec elle, la violence la plus rêche alterne avec de vraies accalmies sensuelles (Scout est une charmeuse… mais d'un genre pervers) qui pourront parfois la faire ressembler à Regina Spektor (le piano de This city). Mais ces deux pôles (la baffe et la caresse), s'ils font parties intégrantes de chaque morceau, ne se parasitent pas, ils n'annulent leurs effets. Niblett est le contraire du consensus mou, elle est peut-être folle comme Catpower mais son album est digne d'un haletant tour de montagne russe, bien vétuste, bien rouillé. Histoire de se faire encore plus peur.

denizor
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs albums de 2005

Créée

le 8 sept. 2015

Critique lue 97 fois

1 j'aime

denizor

Écrit par

Critique lue 97 fois

1

Du même critique

Oiseaux-Tempête
denizor
8

Critique de Oiseaux-Tempête par denizor

Le monde appartient aux ambitieux et Oiseaux-Tempête ne nous propose pas un simple voyage post-rock mais une véritable Odyssée dans une musique qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Album après...

le 10 janv. 2014

13 j'aime

Pain Is Beauty
denizor
8

Critique de Pain Is Beauty par denizor

Il est amusant de voir la promo de Chelsea Wolfe ramer pour définir la musique de la demoiselle : « drone-metal-art-folk » tel est le genre-valise utilisé pour catégoriser la musique de l’Américaine...

le 28 oct. 2013

12 j'aime

After My Death
denizor
7

Psyché adolescente et autopsie d'une société

Samaria ou Poetry, le cinéma sud-coréen est hanté par les suicidées adolescentes. Nouvelle pierre à cet édifice mortifère, voici After my death, premier film de Kim Ui-Seok. Glaçant. Kyung-min, une...

le 19 nov. 2018

11 j'aime