King Animal par trevorReznik
Soyons clair : j’avais presque peur d’écouter King Animal. Pourquoi ? Tout simplement parceque si le groupe n’a jamais pondu de daube, la carrière de Chris Cornell après Soundgarden a, elle, oscillé entre le dispensable (Audioslave compris) et le franchement catastrophique (je pense qu’on doit trouver son dernier album coincé entre un bon Bon Jovi et un Spice Girls dans toute bonne brocante qui se respecte). Et puis il y a eu ce titre «Live to Rise» ultra calibré qui suintait bon le cacheton pour la la BO du blockbuster «The Avengers», proposé en en-cas. Ouille. Il y a ensuite eu ce premier véritable extrait «Been Away Too Long», qui s’il était loin d’être mauvais, offrait un refrain peu inspiré qui tirait la chanson vers le bas. Re-ouille.
Mais Hallellujah ! «Live to rise» ne figure même pas sur l’album (je crois pourtant avoir compris qu’il devait l’être) et c’est bien «Been Away Too Long» qui ouvre l’album et qui possède quand même ce putain de pont qui retire le titre vers le haut. Et on enchaine ensuite sur «Non-State Actor», qui d’un coup, nous fait reprendre espoir : Soundgarden est de retour.
Et en forme, comme bons nombres de titres suivants vont nous le confirmer : on replonge dans des atmosphères proches de celles de «Down on the upside», avec ce mélange de titres lourds, nerveux ou de titres acoustiques que seul le quatuor sait nous proposer. Alors OK, King Animal n’est peut-être pas du même niveau que DOTU ou que Superunknown mais si on enlève deux ou trois plans qu’on a envie d’attribuer à Chris Cornell (la ballade "Halfway There" par exemple), on y trouve des pépites (By Crooked Steps, Worse Dreams, Eyelid's Mouth, Rowing…), qui auraient été dignes d’y figurer.