Fallout 2.0
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le 17 nov. 2018
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Alexandre Depslat et moi, c'est un peu l'histoire d'un rendez-vous manqué : le compositeur hexagonal tant disputé outre atlantique ne m'avait jamais, jusqu'ici, vraiment convaincu. Il faut dire qu'il n'est parfois pas évident de se rendre pleinement compte de la force et du charme de la musique d'un film si le film en question est moyen, ou tout simplement s celui-ci ne trouve pas grâce à vos yeux. Et jusqu'à présent, excepté peut-être le Charme de l'Eau, l'oeuvre de Desplats n'était jamais parvenu à provoquer en moi un réel emballement. Sortie de la salle, il ne me tardait pas alors de foncer au devant des Internet pour y dégoter les pépites entendues. Bref, ce cher Alexandre me paraissait toujours efficace, certes, mais jamais transcendant. La faute a mes goûts cinématographiques ? Je ne puis trancher. Mais c'est peut-être le cas. Bref.
Toujours est-il que j'ai énormément apprécié le travail abattu ici : une OST toute en subtilité, qui se découvre peu, à l'image de notre duo : d'apparence brut et solide, la boîte s'entrouvre pour laisser se déverser de véritables odes à la douceur et à l'amitié, dans des mélodies aux tintements enfantins.
Le thème d'introduction exprime parfaitement cette dualité (The Sisters Brothers) : marche quasi militaire, menée par un piano sévère, des percussions agressives et des fulgurances électriques de guitare, qui laisse soudainement place à un arpège apaisée ou les précédents instruments semblent s'être calmés. Two Brothers, Two Friend est certainement mon morceaux préféré, avec son violoncelle, positif, plein d'humanité comme la scène qu'il accompagne dans le film (
alors, si je ne profère pas de bêtises, il s'agit de la scène lorsque les deux frères, le detective et le chimiste finissent par sympathiser. Ce n'est finalement pas un hasard, puisque le thème même du film, son enjeu, consiste en la dé virilisation, dans ce qu'elle a de plus primaire et de plus débilisante, des personnages.
).
Je salue tout particulièrement le soin apporté aux percussions, le panel utilisé est proprement ahurissant : caisse claire, tom basse, cloche de vache (approprié me direz vous), triangle, cloches tubulaires, xylophone, cymbales, tambourins… Je n'ai pas encore trouvé le temps de faire l'inventaire, mais quelle diversité ! Cela apporte une vrai fraîcheur aux morceaux, et contribue à imprimer une vraie patte à l'ensemble.
Western oblige, on retrouve quelques plaintes de guitares électriques à la Ennio Morricone, relativement discrètes cependant. J'ai cependant noté une utilisation très intéressante du violon.To San Francisco est à ce titre l'une des plus belles réussites en la matière. Violon qu l'on tetrouve d'ailleurs dans le très efficace Building The Dam. Tout comme l'utilisation récurrentes des percussions, cette réutilisation ingénieuse de certains thèmes au gré des morceaux n'est pas étranger au charme qui se dégage de l'OST.
Folsom Lake, avec sa guitare country, est une excellente synthèse de ce wild west américain mythique, évoqué ici dans son côté positif de nature libératrice. Le feu de camps à la fin d'une dure journée de labeur, au bord d'un lac perdu…
Le mystique et enivrant Gold est l'un des autres climax de cette bande son, inquiétant et fascinant comme le métaux qu'il décrit..
Se concluant par le très évocateur At Home With Mum (ce qui termine de brosser le côté très gamin de ces deux frangins), cette OST m'apparaît finalement comme très maternelle : tantôt dure et grave, parfois moqueuse (The Toothbrush), souvent doucereuse et mélncolique . En bref, une belle réussite, le film et sa BO formant un bien beau duo !
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Créée
le 26 sept. 2018
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