Il fallait bien que ça se termine

Sortis discrètement depuis 2018, les différents volumes des Inédits de Claude François ont su ravir les quelques fans pas encore morts dont je fais partie, avec le projet ambitieux de sortir pas loin de 80 enregistrements inédits en quatre ans.

Pour terminer cette série, ce volume 10 n'est pas spécialement exceptionnel, vous n'allez pas retrouver une qualité sonore de malade ou des titres finalisés et inconnus au bataillon. Mais c'est sans doute la première fois que j'aurai le plaisir de découvrir des maquettes de Claude François sur un support officiel alors j'en profite pour vous en parler un peu.

On commence avec des essais pour À part ça la vie est belle. On a des claps rigolos en fin de mesure, plusieurs tonalités sont testées ainsi que des variations de mélodie et quelques paroles. On sent que ça bosse et ça pourrait parfaitement résumer les 10 volumes qu'on a eu ou ce simple EP : c'est Claude François et ses musiciens au boulot et c'est tout.

Sur Toute ma vie (Je chanterai pour toi), le son est très moyen, ce sont des essais de voix assez quelconques, clairement pas un document exceptionnel.

Ce que j'ai bien aimé sur La musique américaine c'est la basse bien mise en avant, les essais d'harmonies sur le refrain et surtout le rythme cassé juste avant le refrain. C'était audacieux et casse-gueule, le groupe est parfaitement calé donc je ne pense pas que techniquement c'était difficile à mettre en place, mais je pense que c'est pas plus mal de ne pas l'avoir conservé pour ne pas sortir le public de sa zone de confort.

From Time to Time est un A cappella intéressant parce que pour une fois les paroles en anglais sont pas trop nazes pour du Claude François malgré un accent désastreux.

On est qui, on est quoi est une pure séance de travail avec des tests de tonalités différentes, pas grand chose à signaler.

Quand je chanterai une chanson d'amour nous est présentée à un stade plutôt avancé. Il y a quelques paroles et l'essentiel de l'instru est déjà là. Du côté de l'interprétation, ça n'a pas trop bougé entre cette maquette et la version finale.

Les essais de La mouche à la queue bleue sont aussi anecdotiques que ce titre pour enfants instantanément ringard mais qui fera quand même sourire les nostalgiques.

Malgré la qualité sonore, C'est toujours le même refrain étant un morceau que j'adore, c'était un plaisir d'en découvrir un brouillon.

Le disque se conclut sur une maquette très propre de Hello Happiness. Pas un grand morceau de Claude François mais une tentative d'imiter la pop anglo-saxonne de l'époque plutôt réussie.

En bref, c'est chouette que des fans aient toqué à la porte de Culture Factory pour que ces disques officiels puissent voir le jour, les sorties étant assez maigres concernant Claude François ces dernières années. Malheureusement on a pas du tout eu affaire à une stratégie commerciale qui aurait pu le remettre un peu sur le devant de la scène, mais je pense que c'était un projet essentiellement destiné aux fans et que ça aurait perdu le grand public même avec une meilleure promo.