Ce best of représentera un intérêt avant tout pécunier pour le fan de Lisa Gerrard. Celui de regrouper des titres de la diaphane Australienne, esseulés sur des BO de blockbusters américains (Gladiator, Ali). Car Lisa Gerrard est devenue une référence en matière de chant vocal, dommage que petit à petit l’Harpie folle et mystique ne se soient transformée en diva new age (c’est à dire consensuelle et molle) faîte pour tirer une larme au teenager en recherche d’émotion artistique. Bien malgré elle, cette compilation nous le rappelle cruellement mettant en opposition des titres de Within of the realm of dying sun (1987) et de The serpent ‘s eggs (1988) aux dernières productions de la chanteuse. Franchement, on ne gagne pas au change. La Lisa Gerrard des années 80 est autrement plus forte et plus intrigante que celle des années 2000. Et encore, le best of (terme sans doute choisi plus par volonté chronologique et de picorage
dans une carrière que pour une quelconque notion de qualité) occulte complètement des titres du premier album de Dead Can Dance, celui où Lisa Gerrard avançait aussi menaçante que la Mort en marche. L’Australienne est encore capable de bonnes surprises (See the sun, sur la BO d’Ali) mais on a surtout l’impression qu’elle ne fait que dérouler, sans abuser de son talent, au son d’une musique pseudo world-isante et carrément toc. A moins que l’on ait un peu vieilli au point de se dire qu’un bon vieux « Stabat Mater » de Pergolese (1735) remue plus les sangs que les vocalises de Miss Gerrard. De vous à moi, si vous avez un peu d’argent, rachetez l’entière discographie de Dead Can Dance, vous aurez le meilleur de Lisa Gerrard avec un sus l’apport non moins talentueux de Brendan Perry.