Il y a quelque chose d’à la fois aérien et très terre à terre dans le rock de The War on Drugs et dans la guitare d’Adam Granduciel, que l’on peine à se retenir d’affubler du surnom de “Monsieur War on Drugs à lui tout seul”, dans un équilibre que l’on laissera à chacun le soin d’établir selon ses propres critères ou humeurs.Le constat n’est pas nouveau et on aurait pu soupçonner que la balance penche davantage du côté “terreux”. Pour parvenir à ce Live Drugs, Granduciel serait allé puiser dans plus de 40 heures d’enregistrements de concerts, glanées sur plusieurs années de tournées et conservées sur des disques durs. Il aura en tout cas su en extraire la quintessence, offrant à l’ensemble une cohésion assez bluffante vu le contexte – le fait de concentrer l’essentiel du tracklisting sur les deux derniers albums, A Deeper Understanding et Lost in the Dream, n’y étant évidemment pas étranger. Une somptueuse reprise de Warren Zevon (“Accidentally Like a Martyr”) et un vestige du premier album (“Buenos Aires Beach”) pour la bonne cause, et le périple spatial peut reprendre de plus belle…(RS)