Avant toute chose, non ce n’est pas réellement un album posthume. Mon pays c’est l’amour a été construit comme le 51e album de Johnny Hallyday, avec lui et par lui. Cet album était destiné à sortir dans tous les cas. Pas de voix trafiquée après coup, pas de chanson rajoutée sans l’aval de l’artiste, pas de morceaux déterrés pour créer une sorte de compilation (comme ce sera le cas avec Bashung en novembre par exemple). Non, juste un vrai album !


Ce nom un peu lourd, cette pochette pas franchement géniale ; on est loin de la jolie sobriété du génial Rester Vivant, sorti en 2014. Mais il ne faut pas s’arrêter à cela, ce qui compte c’est la musique et voir si ce disque, qu’on nous a vendu comme bon, l’est vraiment.


L’album s’ouvre sur J’en parlerai au diable, chanson diffusée sur toutes les télés et radios pour nous présenter le nouveau Johnny. Il aurait fallu en choisir une autre, celle-là n’est vraiment pas la meilleure. Elle se fondrait bien dans Ce que je sais, sorti en 1998 et réalisé par Pascal Obispo…


S’en suivent Mon pays, c’est l’amour et Made in rock’n’roll. Ça y est, on tient l’album rock qu’on nous a promis ! Deux titres de moins de 3 minutes, comme dans les sixties et on retrouve presque le Johnny Hallyday de l’époque. « Il grogne, en fait des tonnes comme s’il disait « loubard » et après tout, ça marche » rapporte Matthieu Conquet dans le Libération de ce vendredi, conquis, comme nous par la tournure rockabilly du disque. Le second titre est une adaptation inégalée de JD McPherson (Let the good times roll) mais on prend quand même, ça sonne plutôt bien.


La suite n’est globalement pas exceptionnelle, on traverse différents styles ne nous donnant pas l’impression d’une uniformité. Cependant, on peine à citer une mauvaise chanson. On note une ressemblance frappante entre le début de Pardonne-moi et celui de Madame rêve, chanson d’Alain Bashung. Après s’être demandé ce que faisait un interlude, on se dit que cela nous rappelle les concerts de Johnny toujours coupé d’un medley instrumental nous empressant davantage de revoir la rockstar.


Pour ce qui est des paroles, on retient Back in LA, écrite par Miossec. Les mots du Brestois prennent un autre sens à présent : « Depuis que t’es parti, je ne vois plus le soleil […] Mais qu’est-ce qui t’a pris de vouloir autre chose que nous ? […] Je ne vais quand même pas me mettre à pleurer« .


La conclusion sera celle de Johnny qui, pour la dernière phrase de son dernier album, choisit : « Le soleil se couche, la rage en moi me rappelle que je ne suis qu’un homme ».

ViragoSNathan
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le 24 juin 2019

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Nathan Menez

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