Au-dehors un ciel étalé épingle mes neurones
La nuit dernière, j'ai rêvé. J'ai rêvé d'une furtive araignée. Je suis sorti de la cuisine avec mon repas prêt et, en passant la porte, je la vis grande, les pattes hautes et ocre. Mais j'avoue que si je devais être précis sur sa description ou alors être dans une certitude, je ne le pourrais pas, elle est partie bien trop vite et mon attention ne fut pas aussi rapide qu'elle ne l'a été. J'ai déposé plus loin mon repas. Enfin, je voulus le faire. Sur le trajet, je fis connaissance avec une toile d'araignée. Elle m'est apparue grande parce qu'elle était tout simplement proche. Mais c'est sa géométrie qui me fascinait. A vrai dire, nul besoin de faire un rêve pour affirmer de la parfaite architecture de la nature mais je le faisais et j'avais mon assiette à la main. Cette toile partait discrètement au quatre coins de la pièce. Je le crus jusqu'à ce je vis encore des fils plus droits du plancher au plafond et d'autres plus obliques qui coupaient les quartiers de la toile avec une symétrie de comptable.
Avec une maîtrise des genres et du patchwork, l'album Nail s'impose comme un parcours musical dont le centre de gravité est un son métallique. Mais est-ce pour autant une sorte d'aboutissement, de parachèvement de la toile ? N'est-ce pas un énième fil qui se tend vers le centre, une autre couche ? Et si je prends de la distance en regardant toujours la toile, ce centre ne va pas me paraître de même diamètre. Il va me paraître plus petit.
Foetus construit un univers infini et déstructurant mais ne se désagrège pas. La toile est bien tendue, ne laissant rien dans les recoin, et c'est bien moi le déjeuner de l'araignée, quand elle reviendra. Quand elle avancera vers moi avec des des étincelles crissantes au bout de ses pattes rigides.
Je ne sais pas ce qui me prend mais j'ai une faim, une très grande faim à ce moment.