Avec Odeon, Tosca sort un sixième album sobre et réussi. Un certain classicisme électronique hautement maîtrisé et élégant.
Il n'est pas offensant de dire que l'image que l'on a naturellement de Tosca appartient au passé. En tout cas, c'est le sentiment que j'en ai. , Emanation de Kruder and Dorfmeister dont le K&D sessions reste un des albums les plus emblématiques des années 90, le duo composé de Richard Dorfmeister et Rupert Huber a pourtant fait l'essentiel de sa carrière après les années 2000.
Trip hop (What if), instrumental lounge (zur guten ambiance), ambiant aquatique (Bonjour) touche dub (le moîte Heatwave), touche ethno-chic (Meixner) ou jazz-bossa (Stuttgart) ; on retrouve là ce qui faisait le son de Massive Attack, Morcheeba, Terranova, Waldeck (si l'on veut rester en Autriche)... et, celui-ci ne date d'hier. Pourtant, Odeon a de quoi séduire, que ce soit par son, sens de la, mesure, son bon goût permanent et son homogénéité de ton ; homogénéité qui opère en dépit de nuances certaines. L'album n'est pas fait du même tonneau, suivant les mêmes recettes mais véhicule pourtant une même tristesse diffuse et une même élégance.
Entouré d'une cohorte de vocalistes à la présence changeante (de la chanteuse diaphane au crooner en passant par le, soulman version teutonne), la paire Autrichienne mêle humeur glacée et suavité électronique, allant jusqu'à faire penser à Depeche Mode sur JayJay. Les guitares sont sensuelles dans une ambiance de jungle urbaine (Meixner) et on se laisse facilement envoûter par un chant en brésilien vous conduisant jusqu'aux premières lueurs du jour (Stuttgart). In My Brain Prinz Eugen hésite entre électronica martiale et sensibilité à fleur de peau pour un résultat hybride réussi. Quant à Cavallo, il, voit les Autrichiens s'essayer à un post-rock impressionniste, impressionnant de finesse et autant inspiré par la new wave que la musique cinématique. Tout au long d'Odeon,, Tosca vous hypnotise en douceur et au ralenti...C'est peut-être classique mais c'est la classe. Respect !