Hymne à la vie
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Oyez, oyez ! Pour leur dixième opus studio, Sylvan s’offre un nouveau concept : l’autobiographie d’une intelligence artificielle. Rien que ça ! Six ans après Home (2015), le quintet allemand nous revient donc regonflé à bloc, pour plus d’une heure de jeu étalée sur une dizaine de titres débridés. Évidemment, avec une telle formation, qui donna par le passé une borne essentielle du genre (Posthumous Silence, 2006) badigeonnée d’un subtile mélange de progrock éclairé et de métal instinctif, les attentes étaient pour le moins élevées. Et plus si affinités. Alors disons-le tout de go, les grincheux pourront toujours jouer les pisse froids à l’écoute d’un "Start of Your Life" à la pop plus grisante que franchement biseauté du biscornu et même relever ici et là quelques accents électroniques... en vain. Parce qu’il n’est pas interdit de jouer de la mélodie simple et attractive. Parce qu’il n’est écrit nulle part que l’enrichissement de son univers musical soit définitivement proscrit sous risque d’excommunication par les jusqu’au-boutistes arc-boutés. Plus encore quand le sujet l’impose. De son côté, Sylvan s’amuse et assume. Droits dans leurs bottes. Dès l’atmosphère intrigante de "Bit by Bit" qui déploie un riff carnassier qui se joue d’une rythmique à contre-temps (le duo Harnack / Harder fait toujours des miracles) l’album démarre dans le franchement bien foutu. La voix de Marco Glühmann emballe cette introduction avec tout ce qu’il faut pour nous installer confortablement dans la promesse d’un trip musical de haut vol. La suite sera au diapason comme ce piano baladin de Volker Söhl sur une ligne mélodique mélancolique ("Encoded at Heart") qui éclaircit le tableau dans un crescendo remarquable. Un chemin également emprunté par "Unleashed Power" avant que l’histoire ne bifurque sur "Trust in Yourself". Entre calme et tempête, le titre avance ses pions (chœurs, cordes), dégaine une puissance qui se ressource méthodiquement avec les neuf minutes de "Part of Me" et nous embarque dans un univers plus ferrugineux, martial, avant de s’extraire dans une envolée planante. Alors oui, les amateurs de Marillion et Gazpacho apprécieront une fois encore, et ceux de Riverside pourront à leur tour frémir sur un "Go Viral" qui ne se mélange jamais les pieds entre électronique et riffs bien lourds. Des influences qui n’empêchent jamais nos amis de jouer à domicile comme en témoigne un "Not Goodbye" et ses aspérités typiques d’un son qu’ils auront su porter une nouvelle fois à ébullition. Car One to Zero est bien loin de nous offrir un disque binaire navigant sur ses acquis de valeur sûre du genre. Sans jamais se départir de son style, Sylvan enquille les morceaux de bravoure sur un concept-album tenu à bout de bras par une production ad hoc. Difficile de passer à côté de cet album certes plus simple d’accès et moins ténébreux que leurs précédentes productions, mais d’une classe folle.
Créée
le 12 août 2021
Critique lue 37 fois
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