Little Bug
Pollinator sorti ce jour, 4 mai et acheté en version "matérielle", oui, j'y tiens car marre de cette époque du tout numérique: du prêt à écouter, pirater, commenter et souvent prêt à jeter -...
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le 4 mai 2017
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Pollinator sorti ce jour, 4 mai et acheté en version "matérielle", oui, j'y tiens car marre de cette époque du tout numérique: du prêt à écouter, pirater, commenter et souvent prêt à jeter - "miracles" du mp3. La musique de Blondie comme celle d'autres d'ailleurs, mérite mieux que cette consommation sans âme, ce gaspillage de talent: bref on s'assoit et on prend le temps d'écouter, d'aimer ou de détester !
Il s'agit du onzième album studio du mythique groupe de Debbie Harry, Chris Stein et Clem Burke, BLONDIE, aujourd'hui associés à trois autres membres - Leigh Foxx, Matt Katz-Bohen et Tommy Kessler (qui a sans doute l'âge d'être le "petit-fils" de Harry). Cela fait déjà plus de 10 ans que Jimmy Destri (l'auteur du tube Maria) n'est plus de la partie et encore moins certains membres du groupe, première époque (époque courte mais dorée du moins dans les charts).
John Congleton dont j'ignorais l'existence produit un disque plus cohérent musicalement que le Ghosts of Download de 2014 qui, bien qu'il contenait quelques morceaux intéressants (Winter, Rave par exemple) ne semblait être que le faire-valoir de la compil. de tubes qui l'accompagnait dans le disque-coffret Blondie Greatest Hits Deluxe Redux.
Bien sûr POLLINATOR n'atteint pas les sommets de PARALLEL LINES ou de EAT TO THE BEAT (1978/79 c'est très loin déjà... et Debbie Harry n'a plus cette chaleur/fraicheur si particulière dans la voix depuis surtout son album solo Necessary Evil en 2007, car on ne peut lutter contre dame nature).
Toutefois, on sent un vrai retour de flamme côté inspiration et cela avec l'aide de collaborateurs - plus ou moins anecdotiques - sans doute fans de la bande new-yorkaise. Il y a une vraie cohérence musicale dans ce disque plutôt frais, assez rock, très électro, "new-wave" et souvent mélodique - avec deux faiblesses en son milieu dont le huitième titre, assez paresseux et dispensable. Les cinq premières compositions sont de loin les points forts du disque - à commencer bien sûr par LONG TIME si galvanisant avec son refrain imparable, son pont nostalgique, sa production riche, la voix de Harry plus fraiche qu'ailleurs (les miracles de la prise de son studio), la batterie de Burke qui ne nous lâche pas et bien sûr le beat à la Heart of Glass façon 21ème siècle. Merci Dev Hynes pour ce beau cadeau et à D. Harry qui derrière la fraicheur de l'ensemble, donne une vision désabusée - dans son texte - des relations humaines construites sur les réseaux sociaux: la vacuité de l'amour virtuel. C'est LA chanson-phare, déjà un classique blondien (à sa façon de la trempe de Union City Blue oui, oui) avec Fragments, morceau énorme qui conclue l'album (13 minutes dont les 6 premières sont un choc électrique! une claque).
Doom or Destiny est enfin une composition Harry/Stein de haute volée... cela faisait longtemps que le duo n'avait écrit un truc aussi enthousiasmant. FUN pourrait être un n° 1 américain comme au temps de Call Me mais ce ne sera pas le cas, le marché étant encombré par des tas de caricatures pop et dance. Gravity est un bon titre mais il est dommage que la voix de la chanteuse soit à ce point triturée par des bidouillages inutiles. On la préfèrera donc en live, plus sobre !
Too Much est aussi un petit hit en puissance presque trop court comme Hanging on the telephone autrefois.
Blondie poursuit sa route, on sait qu'en FRANCE la plupart des radios feront la sourde oreille, il n'y a plus le temps pour les "compos" de la formation de Harry - Long Time est-il passé une seule fois sur les ondes depuis sa sortie en single ? Au milieu de la bouillie FM, de faux raps façon variétoche à la française aux textes accablants de vacuité donc parfaits pour la salle de sport, les vieux rockers ont-ils encore droit de citer - hormis le duo Voulzy/Souchon ?
Le clip de Long Time tourne sur Youtube et il est très bon... ambiance urbaine de rigueur et décontraction de toute la bande. Celui de Fun est très "gay-friendly" ouvert au mélange des genres, prônant la tolérance en ces temps violents...
Une œuvre pas révolutionnaire mais faite par des artisans (de petites abeilles) qui aiment encore écrire, tourner et qui respectent leurs fans dont certains plus jeunes qu'on ne le croit ! De 7 à 77 ans, pourquoi pas... la musique n'a pas d'âge et lorsque un disque contient quelques perles pop/rock comme c'est le cas de ce Pollinator, il est toujours temps de découvrir et d'aimer "la jeunesse de cœur" de Blondie. Deborah Harry reste la REINE des abeilles dance et pop/rock et à 71 ans elle en devient vénérable au sens propre.
UN GRAND CRU peut-être pas mais UN BON CRU > OUI ! et c'est déjà pas si mal en 2017 pour un groupe qui a 43 ans d'existence !
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le 4 mai 2017
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