J'ai éteint mon ordi, baissé la lumière, inséré le cd dans ma chaîne, appuyé sur play et fermé les yeux.
Le dvd venant tout juste de sortir, je tenais à prendre le temps d'écouter cette BO avant de revoir le film (et pourtant j'ai hâte putain), pour pouvoir profiter (ou non) de sa qualité en temps qu'album et non musiques au simple service des diverses scènes.
Et le verdict est clair, Alexandre Desplat est tout simplement un des meilleurs compositeurs actuels.
Qu'est ce que c'est bon, beau, doux et épique, parfois puissant, parfois charmant, dans une composition orchestral des plus majestueuse.
En tant que grand adepte d'instrumental, et de bouffeur assidu de BOs, je dois dire que le paysage actuel du monde de la Soundtrack me désole un peu, n'ayant jamais connu d'uniformisation si flagrante. Aujourd'hui, c'est entre les "t-t-t-t-t-t-t-t POIIIINNNN" de Hans Zimmer et les "p-p-p-p-p-p-p POUUUUUWWww" de Steve Jablonsky qu'il faut choisir, traînant dans leur sillage toute une série de compositeurs (Patrick Doyle, James Newton Howard...) mimant, singeant ce style pour le plus grand plaisir du monde blockbusterien, redéfinissant les termes de l'épique par du tambourinage sourd et répétitif. Et si ces compositions servent effectivement souvent leurs films, elles ont (à mon sens) perdu leur qualité de musique à part entière, d'album en tant que tel, leur qualité mélodique.
C'est pour ça que je tenais à réécouter l'album de ce Rise of the Guardians avant de le revoir. Et c'est tout bonnement merveilleux. Un véritable album symphonique où l'orchestral s'élève en tornade avant de retomber sous le poids des cuivres et percussions dans des tons plus ténébreux et lourds, puis teinté de quelques clochettes, bulles de savon éclatantes, fleurs bourgeonnantes sur une surface marécageuse, allant en s'accélérant, reprenant vie, virevoltant, explosant à nouveau dans une partition plus qu’envoûtante. Vraiment beau. Un album à écouter dans son intégralité tant les morceaux se répondent et communiquent entre eux sans jamais se répéter vraiment ou même lasser.
Alors que l'orchestral semblait quelque peu roupiller ces derniers temps, avec les derniers survivants d'un âge d'or de la BO qui se reposent tranquillement sur leurs acquis (John Williams, James Horner) ou qui se perdent n'importe où (John Powell), le ptit français déchire grave et livre un album à prendre en tant que tel, allant bien au delà que de servir (superbement bien) son film. Un plaisir unique dans ce décor de "POOUUIINNWWW" assourdissants.