Michael et Michael
2004, six ans que les Beastie Boys n'ont plus sorti d'albums studios. Une carrière riche de cinq albums, ils n'avaient plus rien à prouver mais je les attendais avec impatience. Ressortiront-ils un...
Par
le 2 janv. 2012
1 j'aime
Vingt ans de Beastie Boys, c'est sûr, ça ne nous rajeunit pas ! Mais eux non plus, sommes-nous forcés d'ajouter après l'écoute de ce sixième album. Sur Hello Nasty, le disque précédent, ils avaient eu la bonne idée de mettre en avant leurs facéties, leur sens de l'humour et leur savoir-faire musical pour aller de l'avant et finalement sauver les meubles. Cette fois, ils nous vendent To The 5 Boroughs comme un retour à une formule hip hop brute doublée d'une critique socio-politique pertinente et d'un hommage sincère à la Grosse Pomme. Mouais. Pour tomber dans le panneau, il faudrait être amnésique ou n'avoir jamais écouté (ni même entendu) un disque des Beastie Boys. Certes, on retrouve leur flow légendaire, fluide et précis, mais les 3 Mc's de Brooklyn s'essoufflent vite à courir derrière leurs beats les plus détonants (ceux de Paul's Boutiqueet de Licensed To Ill). Jamais non plus, ils n'arrivent à effleurer le génie créatif qui les guidaient à l'époque de Check Your Headet Ill Communication. D'ailleurs, quand ils piquent le riff de Sonic Reducerdes Dead Boys, force est d'avouer qu'ils ne savent plus quoi en faire, sauf à singer N.E.R.D. Plus loin, c'est une boucle cousue de fil blanc de Rapper's Delightqui enfonce le clou : facilité, paresse et vulgarité. Pour ce qui est de la critique anti-Bush, celle-ci est au moins aussi molle que le reste du disque. Ces messieurs faisaient preuve de plus l'ardeur quand il s'agissait de vitupérer la Chine et défendre aveuglément la secte obscurantiste des amis de Richard Gere. Reste enfin l'ode à "la cité qui ne dort jamais". C'est sûr quand on voit New York aujourd'hui, il y a de quoi être nostalgique : de Harlem à Coney Island, la ville n'est guère plus qu'un ghetto surpolicé pour golden boys et stars hollywoodiennes fuyant le big one imminent. Elle n'avait sûrement pas besoin qu'on en rajoute une couche avec un hommage pareil. (Magic)
Six ans… Il aura fallu attendre tant d’années pour que “Hello Nasty” puisse enfin avoir un successeur. Il faut dire qu’on n’y croyait plus. Et la faillite de Grand Royal, le label des new yorkais, il y a deux ans ne nous a pas permis de retrouver l’optimisme. Mais les Beastie Boys sont des durs à cuire. Avec la quarantaine en ligne de mire, le trio revient plus médiatisé que jamais armé d’un “To The 5 Boroughs” en hommage à la Grosse Pomme, particulièrement remonté contre la politique américaine, et avec une couleur old school plutôt abandonné depuis “Check Your Head” On s’attendait plus ou moins à un album conceptuel, on nous annonçait un album aux influences pop rock. Mais les Beastie Boys savent manier la critique et mettre tous les curieux (nous compris) sur une fausse route. Car ce nouvel album est assurément typiquement hip hop. Un hip hop fidèle à la marque de fabrique des new yorkais devenus mythiques. Les nombreuses revendications de cet album, toujours très imprégnées d’humour, lui donne une énergie communicative et “ChCheck It Out”, premier single ouvrant le bal, ne manque pas à sa tâche. Les Beastie font donc mouche régulièrement avec des titres tels que “Right Right Now Now”, “All Lifetsyles”, ou “An Open Letter To NYC”, pourtant bien différents que lorsqu’ils amènent leur approche parfois minimale et avant gardiste à terme (”3 The Hard Way”, “It Takes Time To Build”) tout en conservant un fort respect des racines (”Triple Trouble”). A l’heure ou le débat tourne autour du hip hop blanc, les Beastie Boys rient dans leur coin en se faisant attendre et surtout en prenant leur temps. Si “To The 5 Boroughs” est une réussite, de son voile glaciale et grave naissent des titres assez ressemblants. Un tel laps de temps depuis le dernier album aurait donc mérité plus de variété et de richesses mais les Beastie Boys restent les Beastie Boys et un tel vécu pourrait bien nous faire douter de nos jugements. Sûrement incontournable. (mowno)
Créée
le 13 mars 2022
Critique lue 20 fois
D'autres avis sur To the 5 Boroughs
2004, six ans que les Beastie Boys n'ont plus sorti d'albums studios. Une carrière riche de cinq albums, ils n'avaient plus rien à prouver mais je les attendais avec impatience. Ressortiront-ils un...
Par
le 2 janv. 2012
1 j'aime
Vingt ans de Beastie Boys, c'est sûr, ça ne nous rajeunit pas ! Mais eux non plus, sommes-nous forcés d'ajouter après l'écoute de ce sixième album. Sur Hello Nasty, le disque précédent, ils avaient...
Par
le 13 mars 2022
Du même critique
Avec le temps, on a fini par préférer ses interviews à ses albums, ses albums à ses concerts et ses concerts à ses albums live. Et on ne croit plus, non plus, tout ce qu'il débite. On a pris sa...
Par
le 5 avr. 2022
3 j'aime
Vocable à résonance latine et nom espagnol donné à l'Aurore, Madrugada est pourtant un quartette norvégien... Il faut donc chercher ailleurs pour en trouver le sens et l'on découvre immédiatement des...
Par
le 5 avr. 2022
3 j'aime
Ça commence avec la voix du type de KMET, la radio de Santa Monica qui enregistre et diffuse ce concert de Bowie, le 20 octobre 1972. « Allez hop on va rejoindre David Bowie qui commence son concert...
Par
le 27 févr. 2022
3 j'aime