Alexandre Desplat extrait des images d’Angelina Jolie une partition forte qui, loin de se contenter d’accompagner le long-métrage, traduit musicalement le périple existentiel du protagoniste principal. Le compositeur a l’intelligence de construire son œuvre tel un miroir faisant se juxtaposer deux pistes et, par là même, deux moments d’une vie. Ainsi la piste 21 intitulée « The Plank » se bâtit sur une même montée en puissance que « Olympic Kick », rapprochant deux chemins de croix que furent les jeux olympiques et le travail forcé dans le camp japonais et qui aboutirent à une même victoire symbolique. « The Plank » nous offre également l’occasion de vibrer au son d’un magnifique crescendo qui repose sur le passage de l’ombre à la lumière du héros et de sa vie donc de son thème. La musique se libère alors, respire, répand son souffle vital que l’auditeur fait sien le temps d’un vertige délectable. Une très très belle bande originale.