Maid in Fire

Bandmaid est un groupe venant de l'empire du Soleil Levant. Donc, forcément, tout hurle Jaaaapooooon, pour le pire et surtout le meilleur.

Il ne faut pas oublier qu'au Japon, quantités de groupes ne sont pas une fusion d'un groupe de potes dédiés à la création musicale dans sa pureté diaphane, mais des produits façonnés par le maléfique Moloch capitaliste. S'il y a un élément qui ne peut échapper aux observateur, c'est bien l'esthétique visuelle adoptée par le groupe (ou plutôt les producteurs avides d'argent), ce qui rapporte des clients et donc du profit assez facilement, imagerie malsaino-sexy oblige.

Si Bandmaid a été crée par des mecs en costards dans des bureaux plus intéressés par le ROI que l'utilisation d'une 7eme majeure, Saiki, Miku, Akane, Kanami et Misa sont par contre de vrais musiciennes, et pas seulement des produits marketing qui savent à peine pianoter des mélodies sur un clavier bontempi de qualité douteuse. On est pas sur du One Direction, du Miley Cyrus, ou tout autre produit Disney-compatible sans âme que peut nous servir l'Occident. Le Japon étant le Japon, aucune créature marketing ne peut s'affranchir d'avoir un niveau technique irréprochable. Cela est étonnamment vrai pour le personnel féminin, qui ne saurait se résumer à des seins et un fessier offerts en pâture à des mâles en rut. Autant le pays de cerisiers en fleur est une terre trèèèès machiste, autant il a toujours su accepter l'expression artistique féminine, tant au niveau musical que littéraire.

Bref, Bandmaid est formaté pour plaire, mais sait offrir un travail original précis et finalement réjouissant. La proposition des servantes est simple: du métal mais popifié à l'extrème. Nous avons droit à des grosses guitares saturées, des solos inspirés et des riffs lourds, mais également un chant typiquement J-pop, ds refrains enjoué remplis de hooks putassiers, es chœurs enjoués. Bref, de quoi ravir à la fois fans de métal et adorateurs de pop japonaise.

Formellement, les filles ne révolutionnent rien. Les structures restent relativement "simples", même si lorgnant fortement du côté du math-rock (ce qui ne peut que me ravir). Mais, le tout est exécuté avec une maestria réjouissante. Au risque de me répeter: le niveua technique des Maids est très élevé.

Bandmaid a gommé un défaut qui entachait leurs albums précédents: l'inconsistance; en effet, nombreux morceaux ressemblaient à du remplissage nécessaire pour encadrer les singles d'une qualité indéniable (et les clips affriolants fournis avec). Unseen World est un album consistant, sans aucun déchet notable. Tout s’enchâsse parfaitement, sans aucun temps mort ; bref, durant les 45 mns de l'album, l'auditeur pourra sans pauses expérimenter moult goosebumps (et plus particulièrement sur Warning, WhyWhyWhy et Manners, mais ce sont la des gouts personnels).

On peut également noter la production absolument irréprochable. Au risque de me répéter, nous sommes au Japon, l'un des seuls un pays qui sait contenter les audiophiles du monde entier. Chaque instrument trouve son heure de gloire. La scène musicale est profonde, chaque détail arrive à nos oreilles et les réjouis.