La malédiction de la bd quelconque

Il y a des bds qui vous font peur, d'autres qui vont remplissent de compassion, certaines vous énervent et d'autres vous consternent... et puis, il y a ce moment où vous tenez une bd en main et au bout de trente pages, vous faites "mais, je l'ai déjà lu ce truc ?"

Voilà, je viens de reprendre à la bibliothèque une bd que j'avais déjà lu il y a deux ans et je ne m'en étais même pas aperçu sur le coup. C'est dire à quel point la première lecture de 3, Rue des Mystères ne m'avait absolument pas marqué du tout.

Alors que, pourtant, c'est loin d'être honteux. Shigeru Mizuki s'inscrit dans le récit des contes et des récits fantastiques, remplit de fantômes, de Yokaï, de vieux quartiers désert. C'est plutôt bien écrit avec les thématiques propres au genre et des récits qui partent parfois de façon surprenante vers du comique. Pas mal des personnages de Mizuki sont des auteurs ou des dessinateurs de bd fauchés. Après, c'est loin d'être follement original et c'est sans doute pourquoi cela ne m'a pas marqué à première vue.

Graphiquement je trouve le trait parfois quelconque et les arrières plans sont parfois bien mieux travaillés que les personnages principaux ce qui me fait penser à un dessinateur ayant un assistant dont le style ne correspond pas. Mais c'est pas non plus monstrueux, et l'immersion dans le récit prend souvent le dessus.

EDIT : Après avoir lu NonNonbâ je révise mon jugement sur cette bd. Si elle me semblait quelconque c'est parce que je suis un lecteur de manga des années 2010 et que les histoires de Yokai, on en trouve pas mal dans la culture japonaise. J'ai après qu'au contraire, elles étaient rares dans les années 60 et que c'est précisément CES récits qui ont réintroduit ce folklore.

Du coup, si je garde mon avis tel que je l'ai publié il y a quelques mois, je ne suis plus d'accord avec l'aspect "quelconque" des histoires ici racontées.