Cela fait bien longtemps que je suit Marsault grâce à la mal-aimé maison d'édition Ring,
depuis que j'ai découvert les Breum qui l'on fait connaitre, je me suis dis " si Salch est le Reiser actuel, Marsault est la relève de Gotlib "
Pleinement inspiré de Gotlib et d'autres auteurs de la bande-dessiné française, Marsault nous montre un univers dans lequel l'humour gras et violent ne connais aucune limite, la douceur, lui et son personnage gaulé comme une armoire à glace appelé Eugène, ils ne connaissent pas ça !
Malgré le succès, beaucoup sont convaincu qu'avec les thématiques de certaines de ses planches, Marsault serait un bon gros facho, un raciste, bref, son humour ne plait pas vraiment à tout le monde, pourtant, si on regarde attentivement, il n'y a pas une trace de racisme.
Avec Asphalte, Marsault ramène une série de 75 portraits de personnages, très souvent des vioques, des gueules cassés mais qui dégage chacun une grande intensité émotionnel, à presque chaque portrait, on imagine la vie de ses personnes, le portrait qui m'a le plus frappé est celui d'un clown assis sur ses chiottes, clope au bec, une canette de bière pas loin de lui, ce portrait m'a tout de suite rappelé un extrait du titre " Autodestruction " du rappeur Sinik dans lequel on entends : " Je suis un clown, dans un piteux état, J'm'oblige à être drôle pour oublier que ma vie ne l'est pas ".
Jonglant avec brio entre la tristesse et une sorte d'envie de faire inventer la vie de ces personnages selon moi, Marsault y dévoile un regard plus sensible de son oeuvre qui confirme encore une fois son talent