Au coeur des ténèbres - Scotland Yard, tome 1 par LeSuricateMag
« Scotland Yard » prend place au sein de la collection 1800 qui compte déjà quelques titres. Cette dernière a pour but de revisiter les grands classiques du XIXème siècle en les adaptant en bandes dessinées. On peut ainsi redécouvrir « Jack l’éventreur » ou encore « Mister Hyde contre Frankenstein ».
L’histoire prend place en décembre 1889 à Londres. On y découvre l’inspecteur Gregson, valeur montante du Yard et défouloir de son supérieur, se faire attaquer lors d’un transfert de prisonniers qu’il supervisait avec son coéquipier. Deux fous réussissent à s’échapper et Gregson est tenu pour responsable de cet échec. Le commissioner l’envoie donc au « placard » du Yard situé au sous-sol. Afin de l’aider à rattraper ces aliénés qui sèment la terreur, une équipe atypique est construite. Elle est composée d’un gamin des rues (ancien informateur de Sherlock Holmes), un médecin psychiatre et d’une étrange assistante, Faustine Clerval (qui n’est autre que la gouvernante du Docteur Jekyll en personne !). Pour mener à bien l’enquête, ils doivent s’allier avec la pègre et plonger « au cœur des ténèbres » …
Dobbs, le scénariste de ce premier tome a déjà scénarisé plusieurs titres aux éditions du Soleil, entre autres pour les collections Serial Killer et bien sûr 1800. Le scénario qui nous occupe ici n’est pas d’une grande originalité, même si l’auteur arrive à nous tenir en haleine en mélangeant plusieurs intrigues : les rapports du héros avec son supérieur, la personnalité de Faustine Clerval ou encore l’alliance qu’un inspecteur du Yard peut avoir avec la pègre de l’époque …
On ne peut bien sûr pas oublier de mentionner le travail remarquable de Stéphane Perger, un illustrateur qui gagne à être connu. Son travail à l’aquarelle est tout simplement magnifique. Il a su rendre l’atmosphère morbide et froide de Londres en y mettant des détails et des couleurs très significatives. Les expressions des visages accentuent encore plus cette terrible réalité où les épisodes tragiques se suivent et se ressemblent, la mort y étant plus que présente. Le passage où le médecin hypnotise un gamin est assez impressionnant, on s’y croirait.
Même si Dobbs passe très vite d’un évènement à l’autre et qu’on a parfois du mal à suivre, je reste sur ma faim au terme de ce livre et j’attends avec impatience le deuxième tome afin de découvrir l’avenir de nos héros ainsi que celui du dernier tueur.
Evelyne Vandooren