Juste wow !
L'histoire est original et bien pensée les dessins sont superbe , il y a de l'intrigue et il y a de superbes personnages attachants ! Rien à rajouter :P
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le 10 févr. 2020
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Adaptation de la série des Monogatari (light novel, animé), Bakemonogatari, dessiné par Oh! Great et scénarisé par NisiOisiN retrace les mésaventures de notre pauvre Araragi. Édité chez Pika en France, 9 tomes sont sortis à ce jour, mais comme tout bon lecteur de scan, je me contenterai de rédiger une critique sur les 10 premiers tomes seulement. Et sans spoil, bien sûr.
Franchement, je dois dire être surpris. J'ai lu le début du manga avant d'avoir vu l'animé, c'est donc totalement béjaune que je commence à lire ce manga (c'est plutôt la deuxième fois que je les relis, la première m'étant arrêté au tome 1).
Le début, le premier tome, même si les graphismes sont d'une qualité rare (waw la première double page couleur...), ne m'a au départ pas plu. Le concept est d'emblée annoncé, on parle de monstres, d'anormalités, apparemment pas visibles aux yeux du commun des mortels, et perturbant la vie de malheureux badauds. Encore et toujours une histoire d'exorcisme, de Dieux, de pouvoirs et j'en passe (Noragami, Twin star exorcists, Blue exorcists,...). Donc des idées déjà vues et revues. Le contenu du premier tome est assez banal, rien de surprenant n'arrive à se démarquer, si ce ne sont les graphismes. Avec en plus de ça un fan-service gratuit, à la limite de l'incompréhensible et plutôt dérangeant, même s'il faut dire qu'il est tout de même osé. Et pour me contredire, malgré un coup de crayon épatant, le dessinateur abuse d'ombres et d'encre dans ses personnages, qui finissent par avoir une apparence bizarre. Le premier tome ne m'aura pas procuré d'immenses émotions, mais m'aura laissé de marbre.
Mais quelle erreur ! Ou plutôt, quelle mauvaise analyse. Il n'en est rien de tout ça. On se situe bien loin de la véritable valeur de cette oeuvre.
Dès le deuxième tome, j'ai compris de quoi il en retournait. Rien de spécial ne se passe, pas de grand plot twist, peut-être même pas d'action. Disons qu'on plane, on peine à avancer, les dialogues inutiles s'éternisent et on en vient à bailler du manque d'intérêt envers cette oeuvre.
Mais, oui, il y a un mais, là est toute, ou du moins une partie, la force de ce manga ! Pas d'intenses combats gagnés grâce à la force de l'amitié, pas de dialogues inutiles sur devenir un héros, pas d'entraînements pour progresser (progresser à quoi ?), mais une force incroyable dans les paroles. On a un peu du mal à s'en rendre compte au début, mais il y a une multitude de dialogues, de logorrhées sur des sujets totalement aléatoires, inutiles, mais durement bien choisis. Les personnages ne parlent pas sur des sujets d'actualité, ou autre, mais sur des choses banales qui paraissent tout sauf ordinaire de la manière dont ils sont introduits. Et on en vient à un des points que je préfère, dans ce manga : par tellement parler sur tout et n'importe quoi, on en vient à oublier qu'il y a une histoire, quelque chose qui se passe, derrière. Plus d'une fois je me suis demandé comment les personnages sont arrivés à tel ou tel endroit avant de revenir quelques pages en arrière pour tout comprendre. On se perd dans les dialogues. Le narrateur arrive à nous berner, non pas grâce à un twist incroyable, mais par la seule force des mots.
Maintenant ce qu'il faudrait se demander, c'est pourquoi les paroles font autant effet. Il faut bien deux-trois détails, pour que ça fonctionne, par rapport aux autres mangas.
Bah c'est simple. Les sujets tournent souvent autour du sexe, des fantasmes, et tout ça, mais avec une telle nonchalance et absurdité que naît un humour tout ce qu'il y a de plus anormal. On est loin, mais à des années lumières des blagues à la To love-ru, des situations à la rent-a-girlfriend, ici tout est traité à la fois avec maturité et puérilité.
Le choix des sujets, et la manière dont ils sont traités est juste géniale. On vire rapidement au n'importe quoi, les personnages partent dans des délires incompréhensibles, et nous, en tant que lecteur, on se marre. Et on se marre bien. Les dialogues prennent même quelquefois une tournure tellement wtf qu'on en oublie le sujet de départ, pour ne s'en souvenir qu'une fois rementionné clairement.
Tout ça n'aurait sans doute pas été possible sans les personnages. Principaux ou secondaires, tous ont leur place dans l'histoire, et tous, une fois leur arc terminé, restent présents dans l'histoire.
Mais ici n'est pas le sujet. Ce qui est important, ce qui compte, c'est leur caractère, atypique et différents les uns aux autres. Leur façon de penser est tellement différente de la normale qu'en découle des situations et un humour totalement unique. Et leur diversité est d'autant plus frappante. Je m'explique.
Bakemonogatari commence avec Araragi emmenant Senjougahara chez Oshino. Et ce qui peut frapper, lorsqu'on découvre le personnage, c'est... outre son caractère, la montagne d'objets scolaires qu'elle semble cacher sous ses vêtements. Et qu'elle utilise pour menacer les gens.
Sa façon de penser est renversante, mais ses actions le sont encore plus ; le personnage en impose dès les premières pages du manga par sa personnalité atypique. Ce qu'elle dit à de quoi effrayer, on ne sait jamais si elle ironise ou non. Elle n'est pas cohérente, pense et parle bizarrement. Son caractère n'est pas uniforme ; il est... indescriptible.
Cette fois-ci, ce qui peut surprendre, c'est que lors de la rencontre avec Hachikuji (Mayoi), la première phrase prononcée est "I hate you !". Entrée en scène fracassante, pour un personnage fracassant. Encore une fois, Hachikuji nous surprend avec ses actions. Derrière une façade normale se cache des délires hilarants, un manque de tact renversant et... des réactions assez atypiques. Mais le personnage reste très différent de Senjougahara, malgré une description plutôt similaire, ce qui démontre toute la richesse de l'œuvre.
Que dire de Kanbaru si ce n'est son phrasé tout simplement incroyablement extraordinairement exceptionnel et génial. De grosses bulles bien lourdes et bien longues à lire, mais une ponctuation magnifique. Elle enchaîne les phrases à une vitesse incroyable, en racontant n'importe quoi sur un sujet hors contexte, mais en restant compréhensible. Sa franchise et ses déductions atypiques en font un personnage extraordinaire.
Cette fois-ci, ce personnage pourrait être considéré comme le plus "normal" d'entre tous. Mais le normal est entre guillemets. Sa relation avec Araragi est assez incompréhensible, elle l'appelle de manière très familière, alors que lui-même semble l'avoir oubliée. Et lorsqu'on se dit que le personnage reste finalement assez normal, interviennent certains traits de caractères, sans aucun doute exagérés, mais menant, encore une fois, à un humour unique.
"I only know what I know". Phrase emblématique d'un des premiers personnages rencontrés, on se rend compte rapidement que malgré son apparition et son importance dans le manga, on ne sait rien sur elle. À part qu'elle est intelligente et qu'elle semble tout savoir. Ses brèves apparitions, et son passé avec Araragi en fait un personnage mystérieux malgré une apparence normale.
Enfin, Araragi est LE personnage normal du manga. Lycéen assez banal, sa vie et son idéologie se verront perturbée après sa rencontre avec un vampire. L'humour naît principalement des réactions de ce dernier face aux remarques des autres, toujours déplacées. Possédant tout de même une personnalité et un caractère assez original qui en imposent, il arrive, au bout d'un moment, à faire rire par sa simple présence.
Et voilà, je parle, je parle, et je n'ai pas fini de parler. Humour à part, l'histoire qui se cache derrière les sempiternelles blagues ne semble au final que superflue. Mais elle arrive à trouver sa place entre les fous rires et les passages plus ou moins sérieux. Les explications d'Oshino permettent une construction de l'univers, pourtant assez connue, originale ; les résolutions ne sont jamais des résolutions, le même schéma se répète mais n'est jamais le même. Il y a des combats, et même s'ils sont assez rare l'œuvre ne perd en rien en qualité.
Chose assez étrange, on se rend petit à petit compte que l'univers ne tourne et ne comporte que le personnage principal et ses mésaventures. On ne verra aucun humain excepté ses sœurs et ses amies, et je suis sûr que l'on a même pas vu ses parents. Je dis que c'est étrange, car d'habitude dans les mangas de cette sorte (exorcisme etc) les auteurs comblent leurs cases de personnages pour mettre l'accent sur le fait que les malédictions/démons sont invisibles. Et n'empêche que ça passe très bien, l'univers est largement assez consistant pour se permettre ce genre de chose
Bakemonogatari, c'est un manga à ne pas louper. L'humour, les personnages, les situations réfléchies qui paraissent puériles, l'univers,... tout est juste génial. Les arcs sont mieux les uns aux autres, mon préféré étant celui de Kanbaru. Les nombreuses références mettent bien, même si on ne les comprend pas toutes, et avec en plus les graphismes magnifiques qui évoluent au fil des tomes, y'a pas à dire c'est un manga exceptionnel.
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Créée
le 20 janv. 2021
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1 commentaire
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le 10 févr. 2020
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Sympa. Mais je ne peux pas m'empêcher à penser à l'effet qu'a eu la série ou la nouvelle (en texte) et j'avais trouvé ça plus "fort".
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