Cet album à nouveau scénarisé par le duo Fauche-Léturgie nous emmène dans la bourgade de Hadley City où a lieu le mariage de l’éminent shériff local Sam Parker. Vieux copain de Luke, le cow-boy solitaire est sur la guest-list. Et les Dalton, apprenant la nouvelle du mariage de celui qui les a fait mettre en prison vont une nouvelle fois s'évader et s'inviter à la fête.
L'histoire, très (très) largement inspirée du Western de 1952 Le train sifflera trois fois, se déroule sur une petite journée (précisée le 30 juin 1865), ce qui est assez inhabituel dans les Lucky Luke, pour ne pas dire une première. Comme pour le film, pas de scène nocturne ou de pauses franches, le rythme est donc forcément assez enlevé. Le tout s'orchestre d'ailleurs comme une grande pièce de théâtre en huis clos dans Hadley City avec la présentation de tous les acteurs lors du mariage et de multiples rebondissements qui s'en suivront.
Les personnages sont plutôt réussis, entre Sam le shériff sur le déclin mais se croyant encore capable de coffrer les Dalton, Mathias Bones le croque-mort opportuniste que l'on retrouvera dans Le Klondike et sur quelques cases du Pont sur le Mississipi, les beaux-parents mettant leur grain de sel. Lucky Luke est fidèle à lui-même c'est agréable.
On pourrait regretter de ramener une énième fois les personnages des Dalton pour jouer la facilité et certainement faire vendre. Le post-Goscinny en abuse, au point de les faire passer pour les uniques méchants, un peu façon Olrik dans Blake et Mortimer. Il aurait été intéressant sur un tel album de faire développer d'autres persos ou réutiliser avec goût un illustre desperados.
Au final un récit plutôt simpliste et qui ne prend pas de risque. Cela se lit car relativement cohérent avec l'univers tant au niveau du caractère des personnages que du graphisme. Mais c'est fade, pas très drôle et il ne marque pas les esprits.