Cet épisode 19 de Lucky Luke est un peu à part : il ne met pas en scène un moment historique (de la légende) du far west, ni ne présente de desperado mythique. Il s'agit d'une histoire un peu intemporelle qui n'est finalement pas exclusive à l'univers Lucky Luke.
Le sujet de fond de l'album, tourné ici au ridicule, est le racisme primaire et la jalousie héréditaire de deux familles qui n'ont que des points communs sauf leurs attributs physiques.
L'histoire est ponctuée de gags qui raviront plutôt les enfants que les adultes et le scénario ne comporte pas de grandes surprises. Typiquement un album que j'aurai bien mieux noté il y a 20 ans...mais j'en comprends que SC est site de contributions d'adultes lu par des adultes ;-)
Un point mérite tout de même d'être souligné et mis en valeur dans cet album : l'extraordinaire scène de nuit de l'incendie de la maison des O'Hara, dont Laurence Croix, l'illustre coloriste des albums de Brüno, a évoqué dans une interview :
[...] j’ai clairement mes points de fixation : j’adore ce qu’on appelle avec Brüno ”les aplats Lucky Luke” – quand on passe un personnage en une seule teinte [...]
ce sont surtout des séquences ou des cases de certains albums qui m’ont marquées. Par exemple, les 3 planches d’incendie des Rivaux de Painful Gulch de Morris et Goscinny. Avec 3 couleurs on a une fin de soirée, un violent incendie et le petit matin qui se lève et c’est terriblement efficace.
On ne peut qu'être d'accord, cela ne rattrape pas la qualité moyenne de l'ensemble mais cela fait qu'on se souvient de l'album pour de longues années. S'en suivra un album, avec Billy the Kid, qui lui sera une réussite totale...