Second titre de la série inquisiteurs, ce tome est scénarisé par Nicolas Jarry et illustré par Paolo Deplano et offre la suite de l'enquête du volume premier.
Autant le dire de suite, il m'est apparu bien décevant par rapport à son prédécesseur.
Ce qui m'a frappé d'entrée, c'est le niveau du dessin qui est plus grossier. Les traits sont plus épais, les visages moins maîtrisés, les expressions moins subtiles. Les orques m'ont d'ailleurs fait songer aux guerriers illustrés dans Ken le survivant : bodybuildés à l'extrême, crêtes iroquoises, de vraies caricatures ! En revanche, l'illustration de l'environnement matériel (bâtiments, navires, vêtements) demeure correcte. La mise en couleurs est égale au premier tome, sympathique mais sans plus.
Cette déception passée (mais c'est le risque de ce genre de série qui alterne les officiants), le scénario s'est avéré suffisamment bien construit pour conserver mon intérêt.
Mais si l'intrigue est relativement crédible, les expressions utilisées sont tout à fait anachroniques et m'ont beaucoup gêné dans ma lecture. L’histoire est censée se situer dans un monde médiéval fantastique et des termes tels que "sociétés commerciales", "cours du métal", "monter les cours", "contrat passé avec une société et pas en nom propre" me semblent bien peu appropriées. De la même manière, que penser d'un inquisiteur qui effectue une autopsie en utilisant les termes de "réactifs", "rétraction tissulaire", "tissus alvéolaires" ou bien "principaux centres cognitifs", "lobes frontaux et temporaux" ? On se croirait dans un cours d'économie ou de physiologie. Ces notions sont relativement récentes et les utiliser dans le contexte de cette série m'a paru bien maladroit.
C'est donc une suite qui me fait craindre pour la suite de la série tant la qualité a fléchi. Espérant qu'il ne s'agit que d'un accident de parcours, je surveillerai toutefois la sortie du tome 3, cet univers et ces protagoniste recelant encore un potentiel intéressant...