Pas loin de 23 ans après sa sortie originale outre-atlantique, Soleil Manga (d'ailleurs il s'agit plutôt à la base d'un comics, mais réalisé par un mangaka, enfin passons) qui s'est spécialisé dans l'édition des mangas adaptés de la série Zelda, daigne enfin nous offrir cette première adaptation un peu tombée dans l'oubli de l'épisode SNES : The Legend of Zelda : A Link to the Past.
Note : je suis étonné de voir que personne n'a fait de fiche sur cette Classic Version traduite en français, du coup je l'ai mélangé avec la version originale (la base de donnée de SC n'est peut-être pas adaptée pour une différence de date de sortie aussi grande :p).
Très différente de la version de 2009 dessinée par Akira Himekawa, cette version de Ishinomori est franchement étonnante sur certains points, et reflète assez bien une certaine période dans l'histoire du manga. En effet, que ce soit au niveau du dessin, de l'ambiance et surtout de l'humour, cette écriture me fait diablement penser à du Tezuka et à des œuvres comme Astro Boy et Kaos, tant on peut sentir le côté tantôt burlesque, tantôt hyper sérieux du récit. Donc oui, rien que pour cette ambiance "rétro" et atypique d'une certaine époque du manga, le comic mérite amplement d'être lu.
Après, en ce qui concerne l'adaptation en elle-même du jeu, chacun se fera son propre avis. Il est clair qu'il est impossible de décrire l'entièreté du contenu gargantuesque du jeu en un seul one-shot ; et certains passages semblent toujours un peu tronqués (typiquement les phases de donjon, de récupération d'objets et les combats contre les boss). Mais l'esprit du jeu est là et est assez bien rendu. L'intérêt de ces adaptations, accentué en particulier avec la saga Zelda, c'est que les auteurs peuvent avec une certaine liberté donner une personnalité à Link, le faire parler (pour une fois) et lui faire ressentir des choses qu'on ne verrait pas nécessairement dans le jeu (The Wind Waker étant la seule exception, c'est d'ailleurs l'un des seuls jeux qui n'a pas encore été adapté en manga :p).
Bref, Ichinomori nous livre une adaptation je pense assez personnelle et en tout cas très intéressante, qui donne un nouveau point de vue sur l'un des plus grands jeux de son époque.