Premier contact avec Tsutomu Nihei, et quelle découverte ! Abara m'a mis une baffe monumentale, tant par son univers que par sa puissance visuelle. Pourtant, ce manga n'est pas de ceux qui se livrent facilement : certaines planches sont difficiles à comprendre, et le scénario, volontairement elliptique, ne répond pas à toutes les questions que l'on peut se poser en tant que lecteur. Mais malgré ces zones d'ombre, l'expérience reste mémorable.
La vraie claque, ce sont les dessins. Le design des personnages, à la fois organique et inquiétant, fascine autant qu'il dérange. Mais ce qui m'a vraiment scotché, ce sont les décors. Nihei déploie un univers architectural hallucinant, avec des structures gigantesques et tortueuses qui semblent engloutir les personnages. Chaque double page est une immersion totale dans ce monde à la fois oppressant et hypnotique, un labyrinthe démesuré où l'humain paraît insignifiant.
Abara n'est peut-être pas un manga qui se laisse apprivoiser facilement, mais c'est une expérience brute, intense, qui marque. Un premier pas dans l'univers de Nihei, et certainement pas le dernier.