Exclusif : Il fait partie des 1% mais ses potes pensent qu'il est au RSA

Encore une bd que je prends un peu au hasard (j'aimais bien le style des dessins) et qui s'avère être une bonne surprise. On y suit l'histoire d'Olivier Chabert, dit "Gro" un pianiste que ses potes prennent pour un intermittent du spectacle un peu nul, qui vit dans une chambre de bonne miteuse, alors que celui-ci a une vie de grand standing dans l'appartement juste en face.

Après la lecture d'une trentaine de page, j'ai relu le nom du scénariste Thomas Cadène et ça m'est revenu : c'est le gars des Autres Gens une sorte de tele-novela parisienne sous forme de bd qui s'était étalée pendant un an et qui avait fait intervenir une bonne trentaine de dessinateurs différents. J'aimais bien les Autres Gens (même si je ne l'ai jamais lu en entier... j'ai du en lire la moitié parce que j'allais dans une bibliothèque qui les avait) en ce sens que même en prenant des archétype du soap opera avec ses rebondissements improbables, ses trahisons, ses histoires de cul (on est dans la bd française) mais qui traitait suffisamment bien ses personnages pour qu'on s'y attache et qui le faisait sans trop de gravité..

Et il y a un peu la même chose dans BFF : déjà le coup de la personne qui est super riche mais qui ne le dit pas à ses amis, c'était le point de départ des Autres Gens, et on va retrouver aussi le côté "couchaillerie" dans les histoires de la bande de pote d'Olivier, à la veille d'un mariage où le futur marié trompe régulièrement la future mariée avec sa demoiselle d'honneur. Clairement, il y a tout un jeu de "ces gens qui disent être les meilleurs amis du monde passent leur temps à se cacher des truc." Bon, après certains qualifient les personnages de "Bobo" et autant le dire : ce sont des parisiens, donc, on est à minima sur des gens qui gagnent tous bien leur vie

Mais ce qui m'a plu, ça reste le rapport entre Baptiste (qui est au chômage mais fait croire à tout le monde que ça va bien) avec Olivier (qui cache sa richesse quitte à se faire vanner à longueur de soirée sur le côté "assistanat") cette amitié conne de potes qui ne peuvent pas s'empêcher de redevenir adolescent à chaque fois qu'ils se voient, se balançant des vannes en permanence alors qu'ils s'apprécient. J'ai clairement pas le même rapport avec mes amis (et je pense que si je devenais riche, je serais le premier à le faire savoir) mais j'ai trouvé ça touchant cette façon dont on ne se dit "pourquoi il reste avec des gens qui le méprisent" (et c'est dit plusieurs fois dans la bd) avant de comprendre qu'il y a un mélange d'attachement, de refus que la bande de pote change, ainsi qu'une vengeance sur le fait que "j'ai essayé de vous le dire mais vous ne m'avez pas écoutés". Et ça reste relativement plausible quand on sait à quel point le monde de la musique classique est un mode de passionné où des gens peuvent être renommés et toucher des gros contrats sans être pour autant que le grand public ne le sache.

Après, je me dit qu'il y a peut-être une vengeance de Thomas Cadène envers son entourage, vu qu'il est lui même quelqu'un d'assez connu dans un milieu (la bande dessiné) sans qu'on le reconnaisse dans la rue, milieu sur lequel on véhicule le même genre de cliché ("vous foutez rien, vous êtes au RSA tout le temps, vous picolez sans arrêt, etc...")