Le premier tome était plus qu’agréable, entre les dessins aux couleurs terribles et un scénario dont les premiers pas mystérieux et accrocheurs se révélaient déterminés. Un beau bébé.
Ce deuxième tome ne perd en fait ni l’un ni l’autre : le graphisme reste splendide et la trame de fond – des créatures affamées d’humains ont envahi notre monde et menacent notamment la colonie n°16, Fort Apache, où se retranchent quatre cents personnes – est toujours prenante et s’étoffe un peu (il faut dire qu’il vaut mieux ne pas trop traîner, si tout doit se clore en cinq tomes).
Je garde donc bon espoir pour la suite. Mais ce Court-circuit n’aura pas plus de la moitié de ma part pour deux raisons.
D’abord, les personnages, trop grossièrement taillés, peinent à me convaincre et font parfois des choix sans ou avec peu de motivations ; choix qui ne seront de toute façon pas toujours suffisamment développés. Il s’agit d’adolescents : les (ré)actions impulsives sont inévitables. Ça ne signifie pas qu’ils ne doivent jamais avoir de raisons ni que leurs décisions doivent être détachées de tout « passif ».
Ensuite, le sexe gratuit et voyeur à souhait a tout juste réussi à me faire lever les yeux au ciel. C’est inutile, ça donne l’impression de combler le scénario avec quelques pulsions qui ne font rien avancer et qu’on n’avait pas besoin de montrer aussi clairement en images, et il peut être intéressant de rappeler que les héros ont 16 ans. Une scène de sexe, ça va si vous voulez – d’autant que je suis prêt à concéder que ça crée le monde fictif. Mais quand ça devient ultra récurrent, sans la moindre subtilité et uniquement de sorte à satisfaire les lecteurs prêts à se branler sur des gamines hypersexualisées (bizarrement elles ont toutes des obus qu’elles sont prêtes à montrer au premier venu, bonjour fantasmes ridicules), ce n’est pas seulement gênant, c’est dérangeant.
J’attends donc la suite avec intérêt. Mais si ça pouvait à l’avenir être un peu moins con sur ces deux points-là, ça y gagnerait.