Si vous avez plusieurs titres d’Inio Asano à votre actif alors la citation présente dans le titre vous aura sans doute déjà traversé l’esprit. Mais sa véritable place se trouve peut-être bien dans DDDD.
Tout commence par un District 9 échoué au Japon, avec un vaisseau spatial tournant autour de Tokyo, des envahisseurs petits et pas costauds qui se font dégommer dès qu’ils pointent le bout de leur nez. La boucherie est la norme et la vie quotidienne ne semble pas bien changée. Circulez y a rien à voir si ce n’est un groupe de lycéennes menée par Ôran et Kadode qui parlent jeux vidéo, amour, dictature et autres sujets plus ou moins saugrenus.
La tranche de vie sauce rayons A est l’occasion pour l’auteur de dépeindre une société où les réseaux sociaux sont le centre de tout, où ne pas croire son gouvernement devient la norme, où mensonges et théories du complot fleurissent et où les mesquineries quotidiennes et les échanges enflammés masquent la vacuité de chacun. Tout le monde en prend pour son grade.
Comme à son habitude Inio Asano n’hésite pas à mettre un coup de pied dans la fourmilière pour secouer tout cela. On pourrait même dire qu’il met deux coups de pied. Le premier nous conduira vers du post-apo sauce Armored Core, le second vers un versant de la SF qui ne fera pas l’unanimité car proche du « TG c’est extraterrestre ». Le tout offrant une conclusion moins sombre qu’attendue mais pas joyeuse pour autant (on est chez Inio Asano).
En bonus vous verrez Kengo Hanazawa et vous lirez Isobeyan, manga offrant une variation insolente sur tout un pan de l’industrie de la BD nippone et dont la conclusion évoque la fable du laboureur et ses deux enfants. Vous sentirez aussi au fil des pages l’influence d’Akira, Robocop, Evangelion, Puella Magi Madoka Magica… ou peut-être pas. Et finalement vous vous demanderez si DDDD est un nouveau chef d’œuvre ou un manga opportuniste. Quoique, la vérité est peut-être ailleurs…
La note : Le ciel lui est-il tombé sur la tête ? / 20