Au premier abord, et avec la couverture du premier tome, on pourrait penser que Fables est une série probablement simplette refaisant les histoires des contes à New York, mais il n’en est rien !
Fables raconte les histoires, puis les aventures trépidantes de ces personnages issus des contes après leur exile dans notre monde, suite à l’invasion des leurs par « l’adversaire ». On y suit le quotidien de l’équipe administrative de cette communauté, composé de Blanche Neige, du Grand Méchant Loup, du prince Charmant et bien d’autres issus du monde des contes.
Les premiers tomes traitent d’histoires bien distinctes, une enquête policière, une révolte locale ou bien une élection, permettant de s’imprégner de ces personnages que l’on connaît déjà, mais placé dans un monde moderne. Puis, sans y faire attention, nous voilà happé dans cet énorme conflit contre « l’adversaire » qui se déroule sur plusieurs tomes. Avec des chapitres et des arcs cohérents, qui conduisent à l’histoire suivante, tout en faisant évoluer ses personnages.
Une évolution qui continue au long de cette série fleuve qui se compose de 150 chapitres de Fables, 50 de Jack of Fables, 33 de Fairest et quelques séries dérivées, ainsi que du jeux vidéo The Wolf Among U. Grâce au contrôle d’un auteur principal, Bill Willingham, qui chapeaute son histoire du début à la fin, on sent une cohérence et constante rare dans l’univers des comics.
Déjà, contrairement à beaucoup de comics, celle-ci possède une fin.
Bon, on ne peut pas considérer qu’il y a un début, le début pouvant être chacun des contes liés à des personnages. Mais bref, l’histoire évolue, les intrigues se succèdent, les personnages évoluent et l’histoire arrive à une fin. Et l’avantage c’est que la série s’est préparée à cela pour clôturer ses intrigues et propose même des fins pour les différents protagonistes. C’est une grosse distinction par rapport à cette écriture comics basé sur des arcs, mais dont la fin n’est pas un objectif, voir quelque chose à éviter ( les supers héros, tousse tousse).
Côté dessin on sera globalement gâté avec Mark Buckingham, qui réalise une grande partie des chapitres. Celui-ci possède un style très comics, mais très lisible, qu’il poussera pour proposer une mise en page qui sort du classique. Un petit exemple est l'utilisation des marges, ou chaque scène indique le personnage concerné avec des cases d’habillages sur les côtés. Mais c’est également son sens de la mise en scène qui permettra de se délecter de ces grandes aventures épiques. Les autres dessinateurs font le taf, mais ne ressortiront pas autant que ce bon Mark.
Et donc plusieurs séries, le succès de Fables ayant entrainé la création de séries dérivées, dans un premier temps Jack of Fables qui suit un personnage qui part de la série principale, puis y revient pour un cross-over avant de repartir. Mais aussi les 2 histoires de Cendrillon à la qualité et intérêt discutable et Fairest, introduit dans un chapitre de Fables, puis disposant de sa propre série, qui sous prétexte de suivre des personnages féminins (et Goupil ? ) sera un peu fourre tout pour étendre la série principale, pour parler de personnages oubliés de la série principale et encore faire une mini-série sur Cendrillon, qui comme les mini-series sur Cendrillon n’ont aucun intérêt pour l’avancée de l’histoire.
Séries qui seront essentielles pour comprendre la grande histoire, par un cross-over pour Jack of Fables et l’aspect prolongation d’histoire de Fairest.
Fables est une série captivante, à la mise en page de toute beauté, qui ravira les lecteurs qui auront le courage de suivre cette (un peu trop) grande saga.