Frankenstein
5.7
Frankenstein

BD de Denis Deprez (2003)

Je n'ai pas lu le bouquin. Je précise.


Le scénario n'est pas follement bien écrit en soi. Mais c'est certainement parce que la narration a été pensée en fonction du graphisme. En effet, le dessin se prête volontiers à la voix off et ellipse au contraire toute forme d'action. Le dessin s'apparente à des tâches la plupart du temps, le texte est alors là pour expliquer de quoi il retourne. Est-ce déplaisant ? Pas vraiment. C'est juste que de la sorte, il est difficile de ressentir quoi que ce soit qui se rapproche d'une émotion. C'est froid, c'est même plat.


Mais le graphisme est intéressant. Les références sont multiples. Ce qui m'a un peu gêné, c'est le changement de style. Si l'ensemble est fort porté sur l'expressionnisme, la première moitié nous montre plus de visages (parfois de façon presque cubique), plus de détails. Les effets de matière sont également moins bien géré. Dans la seconde moitié, le coup de pinceau est nettement plus épuré, Deprez ne s'inquiète plus de peaufiner des détails, il se contente de tache qu'il remodèle assez pour qu'on en comprenne le sens, rien de plus. De la sorte, l'auteur peut aussi se focaliser sur l'ambiance, la matière toujours (ce qui va de paire avec la créature, en fait) ; certaines cases et pages sont vraiment très belles.


Mon reproche général serait donc de n'avoir pas été dans la direction minimaliste dès le début, quitte à virer la moitié de l'histoire, se concentrer sur la matière, la chair, le corps, la mort. Évidemment, ç'aurait été plus expérimental et donc moins facile à vendre, mais vu que ce n'est de toutes façons pas le genre d'album à se vendre à des milliers d'exemplaire, c'est dommage de n'avoir pas été jusqu'au bout de la démarche.


Bref, un album fort intéressant à découvrir pour son travail plastique.

Fatpooper
6
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le 14 avr. 2015

Critique lue 216 fois

Fatpooper

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