Tout d'abord, rédiger un commentaire sur cette lecture de manga, c'est forcément noter l'allure de l'objet sur le présentoir de votre libraire : une imitation de livre ancien, comme un livre de contes qui laisse à penser que le contenu est précieux. Limite mystique. Très belle présentation qui colle bien avec l'ambiance fantastique dans laquelle vous vous plongerez.


Le Black Museum est un endroit d'où l'on ressort les mythes, les histoires vraies, et...de préférences tous les évènements qui mélangent un peu les deux. L'homme en Gris est un fantôme qui hante l'un des plus prestigieux théâtre anglais. Bien sûr, il fait peur au spectateur (sa place attitrée est d'ailleurs toujours laissée libre...au cas où...) mais il est aussi très attendu par les artistes, car il n'apparait que si la pièce est promise à un très grand succès. Un soir de représentation, une jeune fille est venue voir le fantôme au moment où tout le monde fuyait, avec une demande : "tuez-moi". Le fantôme étant joueur, il demande des détails et promet à la jeune noble de répondre à sa demande, mais seulement quand celui-ci le décidera. Quand elle sera au comble du désespoir. Il va donc l'accompagner...et cette femme, c'est Florence Nightingale. Pour ceux qui ne la connaisse pas il s'agit d'une infirmière anglaise de l'époque victorienne qui est restée connue pour avoir fait valoir le métier de soignante, et définir le rôle de ces femmes vis à vis des patients en se démarquant du médecin. Organisation des tâches, et surtout implication dans le métier alors même qu'elle n'était pas nonne mais issue d'une famille noble...à l'époque ce n'était pas une évidence. Le fantôme suit son parcours, ses moments de doutes, l'accompagne pendant la guerre de Crimée où elle a commencé à être reconnue pour ses compétences, et où elles formaient d'autres femmes. Bref, ça commence comme une histoire fantastique est ça vire à la biographie romancée mais assez bien documentée. Comme je connais le parcours initial de la dame, je me suis un peu ennuyée, quelques longueurs, mais une idée assez originale. Le dessin participe beaucoup à l'envoutement avec des cases très sombres, très pleines à la limite de l'enluminure parfois et surtout un fantôme charismatique qui a évité au livre de me tomber des mains. Bon...après, pour rester dans la culture manga pure souche, Florence Nightingale est lacérée (visuellement au sens propre, ça ressemblait à certaines scènes de Tokyo Ghoul) par ses émotions et ses doutes, quand elle est mise à nue elle l'est vraiment, nue...bon...je vais pas remettre une couche sur la représentation des femmes dans certaines littératures mais là c'est caricaturale. Une femme roulée comme Lara Croft, à genoux, warrior bad-ass mais à mon goût venant annuler la subtilité que l'on trouve sur d'autres aspects. Un peu dommage. Si l'humanisme passe mieux avec une bombe sexuelle...pourquoi pas ! Mais quand on connait le personnage quand même assez conservateur en terme de morale, et le rapport qu'il y avait au corps à l'époque, si Florence se savait représentée à poil avec la poitrine et le cul cambré des magazines Playboy (et encore j'ai dit Playboy, pas Plastoy...j'ai fait un effort.), je me demande ce qu'elle dirait, la digne victorienne...ça m'a fait rire. Vous me direz !

Mawelle
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le 2 mai 2017

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