Le rythme de progression du récit m'a beaucoup surpris. Ça s'installe posément, l'histoire suit son cours tranquillement et la fin est venue de jeter à mon visage sans que je puisse prendre le temps de l'encaisser. C'est très étrange comme sensation. Un peu dommage aussi.
Les dessins sont vraiment très beaux. Toutefois, je déplore le manque d'expressivité dans les visages (la surprise de Joachim quand il apprend que ça sera Marthe la matrice, est le meilleur exemple de ce que je reproche).
J'ai cru comprendre qu'il existait une version en N&B. Je ne l'ai pas lu. La version colorisée est bien faite. Que ça soit dans le choix de la palette de couleurs ou bien dans les jeux de lumière, l'atmosphère est vraiment prenante. J'ai vraiment apprécié l'atmosphère pesante de l'histoire, le côté oppressant de ce gigantesque château et le côté sibyllin de sa châtelaine.
Enfin, dans un monde où les esprits peuvent se connecter aussi facilement, je m'imagine que Marthe a dû se connecter à une araignée. Est-ce que son mari est bien mort dans les circonstances qu'elle relate, où l'a-t-elle refroidi ? Comment a-t-elle assujetti les araignées grosses comme des labradors, qui se baladent dans ses murs ? Sont-elles sa progéniture ? Ce moment où elle laisse pénétrer un mâle reproducteur dans sa toile aussi... Même les traits de crayons pourraient représenter une vaste toile dans la trame du dessin.
Je me fais sans doute des idées...