Le scénario de cette BD en quelques lignes : une radiation magique qui détruit toute l'électronique et la plupart des composants mécaniques émerge à Bruxelles. La ville est évacuée, et entourée d'une sorte de cage de Faraday géante. Pendant quelques années, le problème est oublié, mais un beau jour les radiations reprennent, et il faut envoyer quelqu'un dans la zone interdite pour régler ça.
Sur le papier, nous avons donc un scénario de type post-apocalyptique. Mais pas un Black et Mortimer, nom d'un Espadon ! Ceux-ci, vieillis, sont dessinés dans un style beaucoup plus sombre qu'habituellement. Toutes proportions gardées, ça me fait penser à la série « le Spirou de... » ou bien « Astérix et ses amis » où chaque dessinateur essaie son style sur les personnages.
D'ailleurs quels liens avec l'aventure originelle ? Le cheik Abdel Razek sort de nulle part, on saupoudre des éléments d'autres aventures (les animaux géants du Piège diaboliques, une grande pyramide), mais sinon le personnage principal aurait pu être Tintin ou Ric Hochet, ou n'importe qui aussi bien que Mortimer.
Oui, parce qu'on voit Blake au début et un peu à la fin, sinon il est absent. C'est dommage, Blake est sous-utilisé dans l'album, on le voit à peine. Il aurait gagné à être actif, à former un binôme comme dans leurs autres albums.
Olrik n'est pas là, il n'y a pas vraiment de méchants, à part des éléments naturels et des marginaux dans un monde post-apocalyptique. Le seul « méchant » est un petit groupe de militaires dans leur poste de commandement, dont l'ambition se résume à « les civils nous ont dit de nous débarrasser de Bruxelles, alors on va atomiser, désolé, bisous ». On est loin d'un Olrik, Sharkey ou Jack qui veut la richesse ou le pouvoir.
Donc bon, total le scénario tient la route, un peu triste, sombre, ésotérique et écolo/décroissant, mais aucun lien avec du E.P. Jacobs. On ferme la BD en poussant un gros « bof », presque un « dommage ».
Je me demande d'ailleurs si l'auteur n'a pas eu l'idée du scénario avec les travaux et les échafaudages du palais de justice de Bruxelles, en travaux pour encore au moins un siècle.