Le premier tome de Le Roy des Ribauds m’avait passionné. Le deuxième avait confirmé la qualité de la série. J’étais donc enthousiaste à l’idée de me plonger dans le troisième opus sorti récemment et qui, d’après la couverture, clôture le premier cycle. C’est le nom des auteurs qui m’avait attiré vers cette saga. En effet, Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat sont les créateurs de Block 109, uchronie de grande qualité. J’étais donc curieux de découvrir leur immersion dans les arcanes de la monarchie française du douzième siècle.
Qui est le Roy des Ribauds ? Il s’agit de l’homme de main du roi de France. Il s’agit d’un soldat dévoué qui dirige d’une main de fer les rues de Paris. Aucun larcin, aucun meurtre ne lui est inconnu. Il organise la pègre de l’ombre pour protéger le roi et faire sa réussite. Le personnage est donc à la fois charismatique, ambigu et inquiétant. Il s’agit indéniablement d’une splendide héros de bandes dessinées.
Le roi Philippe appréhende le retour de son frère Richard au pouvoir. Alors qu’on pouvait supposer que ce conflit se règlerait sur les champs de bataille, on découvre que beaucoup du rapport de force se joue dans les rues parisiennes. Le fait que le Roy des Ribauds conserve son pouvoir sur la plèbe semble être l’enjeu majeur quant à l’issue de ce conflit fraternel. Cet effet domino entre les événements de l’ombre et ceux qui se jouent dans la lumière est habilement construit par les auteurs.
Une des caractéristiques de cette série est la densité du scénario. L’intensité de la narration est forte et empêche le lecteur de perdre une seule miette de chaque planche. Ce troisième tome n’échappe pas à la règle et offre une lecture passionnante et envoutante. Le suspense est constant. Le déroulement des événements ne possède aucun temps mort. Les personnages sont toujours sur le qui-vive, le lecteur aussi. Je trouve le travail d’écriture remarquable dans ce domaine. Je félicite les auteurs pour cela.
Le dessin de Ronan Toulhoat sublime l’ensemble. Son trait dynamique accompagne parfaitement le côté nerveux de l’histoire. De plus, son travail sur les couleurs accentue la dimension oppressante de la nuit et de ses endroits pleins d’insécurité. J’ai toujours été charmé par le trait de cet illustrateur et ce nouvel opus ne fait qu’alimenter mon plaisir à découvrir son travail. Cet auteur arrive à offrir une identité forte et propre à cette série qui ne ressemble à aucune autre et qui ne laisse ainsi pas indifférent.
Pour conclure, ce troisième tome de Le Roy des Ribauds est une réussite. La meilleure est d’ailleurs l’annonce qu’il s’agit de la fin du premier cycle. Cela sous-entend donc la future parution d’une suite. Je dois bien vous dire que j’ai hâte de découvrir le devenir de tout ce petit monde auquel je me suis attaché…
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