The Quintessential Quintuplets, ou Go-Toubun no Hanayome, est une comédie romantique écrite et scénarisée par Neiji Haruba. Publié dans le Weekly Shônen Magazine (Hajime no Ippo, Fire Force, Tokyo Revengers, Rent-a-girlfriend, Bakemonogatari, Edens Zero, ...) de août 2017 à février 2020, le manga se compose de quatorze volumes reliés.
En France la série ne se fait entendre que par l'intermédiaire de l'animé sorti en janvier 2019. Depuis, la maison d'édition Pika a obtenu les droits et le manga est toujours en cours de parution en France (mais comme je lis les scans, je connais toute l'histoire :P en plus ils sont disponibles en français ^^).
Je vais être franc, je ne suis absolument pas fan de ce genre d'histoire. Les romances débridées emplies de quiproquos et situations extravagantes à la limite de l'absurde, avec souvent un fan-service excessif et déplorable, c'est pas mon truc. Ajoutez à ça des personnages dont la naïveté me donne envie de rentrer dans l'histoire et leur mettre des baffes, bon... mes expériences sur ce type de manga ne m'aura pas laissé beaucoup de bons souvenirs.
En commençant The Quintessential Quintuplets, je me suis méfié. Méfié d'être de nouveau pris au piège par un cercle vicieux d'histoires redondantes et répétitives, sans réel but, sans réelle histoire. Bon, c'est légèrement le cas au début, mais sur le long terme, il est surprenant de voir que la série diffère beaucoup des comédies romantiques du même genre !
Tout commence lorsque Fuutarou, étudiant modèle premier du lycée, doit enseigner à cinq lycéennes quintuplettes (ça doit se dire ?) dans le but de gagner de l'argent, sa famille étant relativement pauvre (prenez le début du film Parasite et mélangez à We never learn, y'a pas d'exemple plus concret). Mais elles ne l'acceptent pas toutes comme professeur particulier. Sauf que, dès le début de l'histoire, nous savons que notre cher Fuutarou est destiné à épouser une des filles, sans que l'on sache de laquelle il s'agit...
Et donc, ce début, pourtant si similaire à tellement de mangas de ce genre, arrive à nous surprendre avec la promesse faite tome un. Ça ne peut paraître qu'un détail, mais il fait la différence. Fuutarou va épouser une des filles, peu importe les enjeux et les événements. Il le doit, il est obligé, c'est son destin. Ceci implique qu'une romance va se former, puis se concrétiser, jusqu'au moment final, le mariage.
On voit que l'auteur est plus intelligent que les autres mangakas. Je cite Wikipédia :
Le saut en avant dans lequel Fūtarō finit par épouser uniquement l'une
des quintuplées Nakano est une volonté d'Haruba afin d'écarter la
possibilité d'épouser les cinq filles, qu'il considère comme une fin
décourageante, mais également de donner « un peu plus de crédibilité à
l'histoire ». En décidant que les quintuplées auraient dans tous les
cas des sentiments négatifs envers Fūtarō depuis le début, Haruba
s'était déterminé à développer leur relation passant d'une aversion à
l'amour.
En plus de cela, la deuxième chose assez surprenante est la disparition du fan-service ! Une comédie romantique sans fan-service, ça se fête. Je recite Wikipédia :
Bien qu'il est assez courant que les mangas de comédie romantique avec
un harem comporte du fan service avec des représentations aguicheuses
des personnages, Haruba a essayé de l'éviter dans une certaine mesure
après le premier volume, bien qu'il admet en avoir ajouté un peu au
début du manga par respect des « codes du genre ». De son point de
vue, « le bon fan service c'est d'être fidèle aux personnages, de leur
rendre justice », montrer des culottes qui sont portées, c'est-à-dire
panchira, rend les personnages moins mystérieux et donc moins
intéressants pour les lecteurs. La « bonne limite » selon lui est de
jouer sur l'ambiguïté de ces scènes afin de garder les personnages
intéressants tout en conduisant à l'imagination des lecteurs.
Je suis d'accord avec l'auteur, même si personnellement je ne trouve aucun intérêt artistique au fan-service. Montrer des culottes et mettre les personnages dans des positions ambiguës, ça passe deux secondes. Respecter les codes du genre n'est jamais une bonne idée quand on voit tout ce que ça nous rapporte (Black clover, ...).
Mais il ne suffit pas d'un manque de fan-service et d'une promesse pour réaliser une bonne œuvre.
Au début de l'histoire, les cinq sœurs Nakano qui nous sont proposées ont toutes un caractère bien distinct, malgré le fait qu'elles soient quintuplettes. On peu trouver ça un peu forcé, mais bon, passons. Le principal problème avec des quintuplettes, c'est qu'il faut pouvoir les développer équitablement. L'histoire doit garder un certain équilibre dans la relation entre chaque fille et Fuutarou, mais développer plusieurs relations amoureuses n'est pas simple. Puisque, eh bien, on est dans une société monogamique, on ne va pas développer les cinq sœurs en même temps, mais en ne se concentrant que sur une, voir deux à la fois. En plus de cela, l'œuvre doit garder une certaine crédibilité, et ne pas précipiter les choses ni faire en sorte que toutes tombent amoureuses en même temps, ce qui serait trop surréaliste.
Et, franchement, encore une fois, j'ai été vachement surpris. C'est étonnamment bien réalisé. Le rythme est bon, l'intrigue avance lentement mais sûrement, les liens se forment et... les personnages évoluent ! Et de façon plus ou moins équilibrée !
Mais malheureusement... ce n'est le cas que pour les sœurs Nakano.
Fuutarou, malgré le fait qu'il soit le protagoniste, reste globalement assez fade comme personnage. Il ne parvient pas à se démarquer des quintuplettes. Il apparaît un peu comme le gars banal qui subit, toujours impassible et neutre, sans jamais aucune pensée ou arrière-pensée. C'est dommage, car les sœurs sont beaucoup plus approfondies, on a toujours un aperçu de ce qu'elles pensent, ce qu'elles ressentent, leurs hésitations et leurs problèmes, tandis que Fuutarou reste beaucoup plus sobre.
En plus de cela, le manga bénéficie d'un style de narration dans lequel on nous présente une même situation mais de différents points de vues en fonction des chapitres (festival de l'école, ...). Ça permet d'avoir une vision plus globale des pensées de chacun, pendant un même événement, et de créer un suspense et une curiosité sur les actions des personnages lorsqu'on redoute ce qui va se passer.
Sinon, un autre point qui m'a plu dans ce manga, c'est que la romance se concrétise ! On n'est pas sur une relation floue entre amitié, profession et amour, nan, les personnages assument ce qu'ils sont et ce qu'ils ressentent. Passé un première partie centrée sur les ressentiments envers Fuutarou, l'ambiance commence à changer et l'auteur se concentre sur les sentiments mêmes des personnages, leurs réflexions et leurs actions.
Malgré ça, la fin est assez dommage. Les résolutions sont beaucoup trop simples, trop rapides et... trop belles. On plonge limite dans le pathos, tout est bien qui finit bien, tout le monde est content, tout le monde accepte son destin... bon.
Pour résumer, The Quintessential Quintuplets est une bonne comédie romantique ! Moi qui n'aime pas le genre, et je force à me répéter, j'ai été surpris ! Rien que le fait qu'il n'y ait pas de fan service est surprenant. Si on ajoute une bonne histoire avec des personnages développés, on obtient une bonne œuvre.