Comme d'habitude, David B raconte des histoires de rêves, d'hérésies, de gangsters, d'animaux, de bataille, de doubles, etc. La facilité avec laquelle chacune des histoires atteint son point d'accomplissement, que ce soit au bout de trois pages ou de douze, me fascine, parce qu'il se situe toujours dans des profondeurs sidérantes. Le conteur paraît n'être qu'un medium qui se laisse traverser par des figures qui lui sont extérieures (ce ne sont que rencontres, livres lus, films aimés) comme les références au surréalisme le suggèrent; pourtant, le dessin transforme toutes ces figures en bestiaire propre à l'auteur, ludique, émouvant et terrifiant tout à la fois. La réalité enluminée sort enrichie de ce grand livre.