Rentre dans le moule, soit le meilleur et tais-toi.
Dans ce one-shot, l'on suit l'horreur du quotidien d'une élève devenue la proie de ses camarades. Cette persécution s'appelle au Japon: l'ijime.
L'on assiste impuissant, à la détresse de l'héroïne impitoyablement broyée, bafouée, à celle de ses proches démunis, tous emportés dans un engrenage de souffrance qui semble sans fin.
Aux actes ignobles des persécuteurs s'ajoute la passivité complice et monstrueuse des spectateurs: élèves suiveurs et enseignants inertes.
Keiko Suenobu dénonce avec force une société japonaise insatiable de compétition et d'élitisme qui brise tout espoir d'épanouissement personnel. " Rentre dans le moule, soit le meilleur et tais-toi ". La frustration que cela engendre serait l'une des sources de l'ijime, détruire l'autre pour relâcher la pression.
Vitamine, c'est aussi une renaissance quand vient le temps de la reconstruction, longue et difficile mais possible en l'occurrence. Ce qui, hélas, n'est pas toujours la cas dans la réalité. Cette partie du récit, rapide retombe dans les travers illustrés au début: cette obsession de se dépasser pour être le premier. Un peu dommage.
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