Est-il encore nécessaire de présenter le réalisateur aux manettes de ce remake ? Takashi Miike ayant traumatisé plus d’une personne via des œuvres telles que Ichi the killer ou audition.
Après avoir réussis à contrôler ses folies cinématographiques pour les mettre au profit d’œuvre un poil plus consistant en termes de scénario (Crows zero 1 & 2), on est donc en droit de se demander comment cet homme va s’en sortir avec ce projet.
La claque est d’autant plus violente qu’elle change radicalement l’image que l’on se fait du réalisateur. Exit les débordements gores et déviants de ces anciennes péloches, ici le premier degré est de rigueur et la volonté d’être le plus réaliste possible se ressent dans chaque plan. Le scénario n’est plus un artifice justifiant toutes les fantaisies de Miike mais bien une base complexe et solide capable d’évoluer au fil du temps. Ajoutez à cela une caméra fluide permettant de filmer des scènes « statiques » sans que cela soit lent, pesant ou bien justement l’adapter à des scènes d’actions bien plus mouvementés. Mélangez le tout et vous obtiendrez une petite merveille d’2h20 intitulé 13 assassins !
Cependant ne vous attendez pas à un déferlement d’actions en pagaille, l’homme à vraiment changé son fusil d’épaule. La première partie expliquant lentement mais surement les raisons de cette mission dites suicide, ainsi que sa planification, pour ensuite nous amener, dans sa seconde partie, sur la mise en place de ce plan et son exécution. Et quelle exécution, pas moins de 45 minutes d’actions non seront à l’honneur ! On avait déjà remarqué qu’il savait gérer de grandes scènes de baston, via les deux Crow zero, maintenant on a la certitude.
Pour autant, Takashi Miike n’hésite pas à ajouter son petit grain de folies mais de manières bien plus subtiles qu’à l’accoutumé. Sa méthode ? Canaliser toute cette folie en un seul personnage, le jeune chasseur. Personnage à l’opposé du reste de l’équipe, celui-ci nous offre quelques scènes hilarantes permettant d’apporter une touche de fraîcheur. Avec un sujet aussi dur, c’est toujours bienvenue.
Un excellent film annonciateur d’une tournure bénéfique dans la carrière du réalisateur ? En tout cas son récent Hara-Kiri semble confirmer ce sentiment. Attendons les prochains projets, pour le moment régalez vous de ce présent.