Inspiré par un roman de Didier Decoin ("Est-ce ainsi que les femmes meurent ?") lui-même inspiré par un fait divers, "38 témoins" avait tout pour plaire sur le papier. A l’écran, il en est tout autre.
Lucas Belvaux qui patinait déjà un peu sur son précédent ("Rapt") s’embourbe carrément ici avec cette histoire de meurtre que personne n’a vu ni entendu. L’intérêt de l’histoire n’est donc pas "qui a tué ?" mais "pourquoi les voisins disent qu'ils n’ont rien vu, rien entendu ?".
On a bien du mal de reconnaitre ici l’auteur de la trilogie "Un couple épatant, Cavale, Après la vie", tant ce film parait bien formaté, bien trop écrit, pour que l’on puisse vraiment l’aimer. Les scènes d’appartement notamment sonnent très théâtrales, le jeu des acteurs est figé, sans émotion, et les dialogues donnent souvent l’impression d’être récités. Bien trop de défauts donc pour un film (aux allures de téléfilm) qui aurait pu être passionnant mais qui est juste froid et désincarné.