Keanu m'a laissé baba, et les 47 voleurs de temps
Résumé Wikipédia :
Dans l'ancien japon féodal, Kai est un enfant non-désiré, abandonné dans la forêt des Tengô, des démons obscurs. Ceux-ci lui apprennent "l'art de tuer" et l'élèvent jusqu'à ce qu'il décide de s'enfuir et que le daimyo de la province d'Ako, Naganori Asano, le recueille. Quelques années plus tard, Ako accueille le grandshogun ainsi que le seigneur Yoshinaka Kira. Une "amie" de celui-ci, sorcière de métier, ensorcelle Asano pour qu'il attaque Kira dans son sommeil. Le shogun condamne Asano, qu'il croit coupable de l'offense, au seppuku, ce qui descend les samuraïs sous son commandement au rang très déshonorable de rōnin. Il donne la fille d'Asano, Mika, en mariage à Kira après un an de deuil. Peu avant la fin de cette année-là, un ancien samurai au service d'Asano, Oishi, retrouve Kai pour former un groupe de 47 soldats, les 47 rōnin, chargés de venger leur maître à tous en tuant Kira, au péril de leur vie.
L’analyse de votre serviteur :
Bon au moins, pour une fois, une histoire vraie n’est pas racontée de manière ultra réaliste au moins qu’elle n’en ait aucun intérêt. Dans 47 Ronins, si on n’est pas mis au courant auparavant, on ne peut pas penser qu’il s’agit d’une histoire vraie, il y a des sorcières, de la magie, de la grandeur d’âme et surtout Keanu Reeves en apprenti guerrier ultra masochiste. En fait Keanu Reeves semble tellement sorti d’une idée à la noix totalement irréaliste qu’on passe tout le film à se dire « oh putain il n’a même pas l’air japonais, ce con » ou encore « c’est la première fois que je vois un jaune courir plus vite qu’un blanc ».
Autour de Keanu gravitent donc un certain nombre de japonais… qui se ressemblent tous plus ou moins pas mal. Heureusement, le réalisateur a eu le bon goût de les affubler de coupes de cheveux différents pour les rendre reconnaissables, à défaut de connaître le rôle de chacun. Ici, point de chef, sous-chef, grand costaud, mec sympa ou chef de chantier (YMCA !), mais juste des hommes virils mais corrects, qui ont décidé de venger leur honneur, blablabla, blabla…
Venger son honneur d’un ennemi très méchant qui a endormi tout le monde avec des techniques de fourbe et de sorcellerie, obligeant le gentil à se suicider sans autre forme de procès, alors que c’était un gars super sympa… ça a vraiment eu lieu, mesdames messieurs, à cette époque, les gentils étaient trèèèèèèèèèèèès gentils et les méchants super méchants aussi.
Heureusement, on oublie vite ces soucis de personnages noirs ou blancs (ou jaunes) pour se concentrer sur l’histoire, somme toute classique, avec des sauvetages, des prisonniers, de la violence gratuite, des pièges et de la magie. Le tout donne un patchwork honnête, pas vraiment pittoresque mais qui se tient, qui ne donnera pas envie d’aller au Japon mais pas non plus d’y envoyer une bombe H (non, ce n’était pas ça la raison pour Fukushima, désolé).
Les visuels sont d’époque (comme l’histoire), les paysages sont comme de plus en plus dans les films d’aventure de très haute facture, la scène de la forêt vaut son pesant de cacahuètes et contient même, chose ô combien rare dans ce genre de films, du suspense. Oui, ce concept typiquement américain… un film audacieux, je vous dis !
Bref, 47 Ronins ne restera pas dans les mémoires, pas même dans la scène où ils se comptent, qui insufflera probablement aux studios Disney l’envie de reprendre l’histoire et de faire une chanson avec d’ici une vingtaine d’années (si les robots de Wall-E 4 le retour en réalité virtuelle ne nous ont pas tous bouffé d’ici là).
Maintenant que le film est sorti en DVD (ou va sortir, c’est pas moi qui l’avait téléchargé, c’est pas ma faute), il serait néanmoins dommage de ne pas en profiter, c’est un film sans prétention, on passe un bon moment, on est bien loin de nanarland.
La morale : Tous les grands acteurs de l’histoire doivent faire un film au Japon. Jean Réno a fait Godzilla, Keanu Reeves aura fait 47 Ronins. Les deux auront marqué l’histoire du cinéma de leur empreinte, à n’en pas douter, mais à mon avis l’empreinte de Godzilla a buté les ronins, leurs chevaux et toutes leurs empruntes. Pourquoi avoir choisi un tel acteur dans un tél scénario ? Les lumières du cinéma sont impénétrables, mais je gage qu’il y a une affaire d’exportation et de gros sous là-dessous, Chantal.
La mention du critique : A toute personne non asiatique (c’est raciste ou pas ? si un asiatique peut me dire si pour lui c’est facile de reconnaître les personnages, ça m’intéresse de savoir) qui aura reconnu tous les personnages de l’histoire dans l’ordre à partir de la seconde apparition de chacun d’entre eux. Il gagne la mention du critique et un aller simple pour l’usine de détection des défauts de fabrication des appareils Microsoft à Canton, ou alors quinze ans d’internement en hôpital spécialisé.